Le droit de mourir

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Les Pays-Pas ont été les premiers à légaliser l’euthanasie active en 2002. Par la suite, ce procédé a été autorisé par la loi dans un certain nombre d’autres pays. Mais les débats sur les normes éthiques, tant anciennes que nouvelles, concernant l’euthanasie se poursuivent à l’heure actuelle.

L'euthanasie, mesure applicable aux malades en phase terminale, peut être passive, ou active. L'euthanasie passive – c’est en quelque sorte, un refus de poursuivre le traitement. Ce procédé est autorisé presque dans tous les pays du monde, et les politiciens, tout comme les médecins et les défenseurs des Droits de l’Homme estiment que chacun a le droit d’en faire la demande. Mais il existe aussi l'euthanasie active. Il s’agit de l’extinction des appareils qui maintiennent le malade en vie, ou l’introduction d’une substance toxique pour provoquer sa mort. Ce procédé est autorisé uniquement  aux Pays-Bas, en Belgique, et dans les états de l'Oregon et de Californie aux États-Unis. D'autres pays et régions refusent toujours de pratiquer l'euthanasie active. Encore en 2005, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a condamné sévèrement ce procédé.
 
Mais il n’est pas exclu que la situation puisse bientôt changer. D'une part, la médecine évolue et le pourcentage de patients atteints de maladies incurables va se réduire sensiblement. Par ailleurs, les valeurs morales sont également en train d’évoluer. Ainsi, en Europe, dans le contexte de la discussion traditionnelle des Droits de l'Homme, un débat actif sur le « droit de la mort » est mené. Certains affirment qu’il est plus humain de ne pas faire souffrir une personne gravement malade et de provoquer son décès, plutôt que de la laisser vivre avec une douleur insupportable. La société est également en train de discuter de l’éthique médicale concernant cette question. Tous les médecins prononcent le serment d’Hippocrate, dans lequel ils promettent « de ne pas donner à leurs patients du poison, et ne prendront jamais l’initiative d’une pareille suggestion ». À cet égard, même les partisans de l'euthanasie commencent à parler d’une possibilité de mise en œuvre de ce procédé avec un minimum d'intervention médicale, précise le président de la Ligue russe de la protection des patients Alexandre Saverski.

« Il est nécessaire de créer une commission composée de médecins et de membres de la famille du patient, qui puisse prendre la décision qu’on ne peut plus aider le malade et que cette commission communique cette décision au gouverneur, voire même au président.  Et la décision finale doit être prise, par exemple, par le chef de la région, confirmant ainsi que tout a été fait pour ce patient, qu’il subit une douleur insupportable, que nous ne pouvons plus rien faire pour lui, sauf lui proposer de mourir.  Ce n’est alors que le mécanisme de l’euthanasie devrait se mettre en place. Lorsqu’un homme peut lui-même appuyer sur le bouton, on peut le lui permettre. Sinon, il faudrait qu’il y ait plusieurs personnes, qui appuient simultanément sur des boutons, pour que personne d’entre eux ne sache qui est exactement a provoqué le décès du patient. Et cela ne devraient en aucun cas être des médecins ».
 
Les experts estiment qu’il est difficile de légaliser l'euthanasie, car c’est compliqué de rendre cette procédure honnête et nécessaire, sans qu’elle devienne un instrument de meurtre ou de suicide. Il ne peut pas y avoir de législation ou de règles claires dans cette question. Chaque cas est individuel et pour qu’il soit examiné, il serait peut-être plus judicieux d’exclure les proches du malade, estime l’avocat de la Ligue de la défense des droits des patients Dmitri Aïvazian. 

« La question réside en une réglementation précise des cas individuels, à la fois pour l’euthanasie active et passive. Car la décision de savoir si le patient doit vivre ou mourir, doit être prise non pas par le patient lui-même, mais par la commission composée de spécialistes compétents. Car ce malade peut être déprimé, se trouver dans un état psychotique et peut dire tout ce qu’il veut. Toute la question réside en la qualité de formation de ces professionnels ».

En attendant, l’euthanasie continue à provoquer de vifs débats dans le monde. Aux Pays-Bas, où ce procédé est légalisé depuis 10 ans, on en est venu à des initiatives plutôt étranges : désormais, une brigade spéciale peut pratiquer l’euthanasie à domicile. Les experts disent que cet exemple risque de ne pas inspirer les autres gouvernements et les sociétés des différents pays à la légalisation de ce procédé, provoquant plutôt leur opposition à ce genre d’initiatives.

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