Un choix difficile
La question du passage des Forces armées de la Russie du système de conscription au recrutement sous contrat était déjà discutée avant la chute de l’Union Soviétique. Après l’éclatement de l’URSS, la professionnalisation de l’armée est devenue l’un des principaux projets du ministère de la Défense. Mais pour des raisons diverses, les réformes sont restées pendant de nombreuses années sur le papier, même si une certaine expérience du recrutement volontaire des militaires sous contrat a été acquise.
Cependant la réforme militaire radicale, qui a commencé en 2008, n'a pas permis de passer entièrement du système des conscrits au système de l'Armée de métier. La crise économique fut un obstacle important au paiement des salaires intéressants pour les contractuels, sans parler des privilèges qu’ils voulaient avoir lors de leur service dans l’Armée. Mais la crise s’est terminée et les dépenses de l’Etat pour la Défense ont commencé à augmenter. Cependant un certain nombre d'experts militaires estiment que le passage complet de l'armée russe sur une base contractuelle ne sera pas à son avantage.
Le nombre optimal de nouvelles recrues des forces armées de la Russie représente aujourd’hui 200 000 à 250 000 hommes, estime le colonel de réserve Alexandre Charavine, qui est aussi le directeur de l'Institut d'analyse militaire et politique.
La question du passage des Forces armées de la Russie du système de conscription au recrutement sous contrat était déjà discutée avant la chute de l’Union Soviétique. Après l’éclatement de l’URSS, la professionnalisation de l’armée est devenue l’un des principaux projets du ministère de la Défense. Mais pour des raisons diverses, les réformes sont restées pendant de nombreuses années sur le papier, même si une certaine expérience du recrutement volontaire des militaires sous contrat a été acquise.
Cependant la réforme militaire radicale, qui a commencé en 2008, n'a pas permis de passer entièrement du système des conscrits au système de l'Armée de métier. La crise économique fut un obstacle important au paiement des salaires intéressants pour les contractuels, sans parler des privilèges qu’ils voulaient avoir lors de leur service dans l’Armée. Mais la crise s’est terminée et les dépenses de l’Etat pour la Défense ont commencé à augmenter. Cependant un certain nombre d'experts militaires estiment que le passage complet de l'armée russe sur une base contractuelle ne sera pas à son avantage.
Le nombre optimal de nouvelles recrues des forces armées de la Russie représente aujourd’hui 200 000 à 250 000 hommes, estime le colonel de réserve Alexandre Charavine, qui est aussi le directeur de l'Institut d'analyse militaire et politique.
« Cela va nous permettre de garder la plupart des unités constamment prêtes au combat, et maintenir une réserve de mobilisation », souligne-t-il. « D'une part, les soldats réguliers occuperont des postes qui ne nécessitent pas de compétences spéciales, formation, ou expérience. Et d’autre part, c’est parmi les conscrits que seront choisis les candidats pour une formation professionnelle - des futurs sergents ou officiers de l’armée ».
La réduction du nombre de nouvelles recrues dans l’armée de 300 000 appelés à 200 000/250 000 est une mesure forcée, liée à la baisse démographique au cours des deux dernières décennies. Cette réduction permettra, en dépit de la diminution du nombre de jeunes qui sont en âge d’être appelés, d'abandonner la pratique vicieuse «de prendre tout le monde», et de choisir les meilleurs, les incitant à venir sous contrat dans l’armée contre une rémunération intéressante et d’autres privilèges.
L’expérience étrangère et les conditions locales
Dans les pays étrangers, les moyens de recrutement dans l’armée sont très différents. Mais seuls les Etats-Unis sont capables d’entretenir une armée de plus d’un million de volontaires, engagés sous contrat. Dans d’autres pays, y compris en Russie, les forces armées sont recrutées selon des schémas mixtes. Quant aux forces entièrement contractuelles, comme les forces de l’OTAN, il s’agit d'unités qui ne sont pas très nombreuses. Ainsi, l’armée française, où la conscription a été annulée en 1997, comprend près de 360 000 personnes, forces de la gendarmerie comprises. La Bundeswehr allemande, où l'appel a été annulé en 2011 est encore moins nombreuse, avec à peine 200 000 militaires, dont le nombre sera réduit jusqu’à 170 000 après la réforme qui est en cours actuellement. Quant aux forces armées britanniques, leur nombre atteint à peine 180 000 hommes.
Parmi les pays développés, qui ne sont pas des membres de l'OTAN, le régime d'appel à l’armée a été notamment maintenu en Corée du Sud, en Chine, et en Israël. Tous ces pays font face à une menace de guerre terrestre.
Une telle guerre est également possible en Russie, d’où la raison, pour laquelle l’option d’une petite armée de métier ne lui convient pas. La Russie doit non seulement avoir des forces armées importantes prêtes au combat, mais aussi une composante assez puissante de mobilisation, surtout dans l'armée de terre. Cette composante est maintenue à l’heure qu’il est. En plus des brigades déployées au sein des Forces armées de Russie, il s’agit de remplir les bases pour le stockage des armes et du matériel, qui représentent en fait des ensembles d’armement. Par ailleurs, des bases de la réserve centrale de l’équipement technique peuvent également servir de réserve pour le déploiement de nouvelles unités. Evidemment, l'équipement sur ces bases n’est pas nouveau, mais cela n’a jamais été demandé pour ce type d’unités.
Le système de conscription dans l'armée, en prenant en compte l’intensité croissante de la préparation militaire, doit aujourd’hui résoudre deux problèmes : la sélection de candidats pour une carrière professionnelle dans l’armée et le maintien des capacités militaires. Etant donné que lors de tous les exercices militaires les questions de la mobilisation des militaires de réserve et la mise en service des armes stockées sont discutées, les autorités se rendent compte de l’importance de ce problème.
La réduction du nombre de nouvelles recrues dans l’armée de 300 000 appelés à 200 000/250 000 est une mesure forcée, liée à la baisse démographique au cours des deux dernières décennies. Cette réduction permettra, en dépit de la diminution du nombre de jeunes qui sont en âge d’être appelés, d'abandonner la pratique vicieuse «de prendre tout le monde», et de choisir les meilleurs, les incitant à venir sous contrat dans l’armée contre une rémunération intéressante et d’autres privilèges.
L’expérience étrangère et les conditions locales
Dans les pays étrangers, les moyens de recrutement dans l’armée sont très différents. Mais seuls les Etats-Unis sont capables d’entretenir une armée de plus d’un million de volontaires, engagés sous contrat. Dans d’autres pays, y compris en Russie, les forces armées sont recrutées selon des schémas mixtes. Quant aux forces entièrement contractuelles, comme les forces de l’OTAN, il s’agit d'unités qui ne sont pas très nombreuses. Ainsi, l’armée française, où la conscription a été annulée en 1997, comprend près de 360 000 personnes, forces de la gendarmerie comprises. La Bundeswehr allemande, où l'appel a été annulé en 2011 est encore moins nombreuse, avec à peine 200 000 militaires, dont le nombre sera réduit jusqu’à 170 000 après la réforme qui est en cours actuellement. Quant aux forces armées britanniques, leur nombre atteint à peine 180 000 hommes.
Parmi les pays développés, qui ne sont pas des membres de l'OTAN, le régime d'appel à l’armée a été notamment maintenu en Corée du Sud, en Chine, et en Israël. Tous ces pays font face à une menace de guerre terrestre.
Une telle guerre est également possible en Russie, d’où la raison, pour laquelle l’option d’une petite armée de métier ne lui convient pas. La Russie doit non seulement avoir des forces armées importantes prêtes au combat, mais aussi une composante assez puissante de mobilisation, surtout dans l'armée de terre. Cette composante est maintenue à l’heure qu’il est. En plus des brigades déployées au sein des Forces armées de Russie, il s’agit de remplir les bases pour le stockage des armes et du matériel, qui représentent en fait des ensembles d’armement. Par ailleurs, des bases de la réserve centrale de l’équipement technique peuvent également servir de réserve pour le déploiement de nouvelles unités. Evidemment, l'équipement sur ces bases n’est pas nouveau, mais cela n’a jamais été demandé pour ce type d’unités.
Le système de conscription dans l'armée, en prenant en compte l’intensité croissante de la préparation militaire, doit aujourd’hui résoudre deux problèmes : la sélection de candidats pour une carrière professionnelle dans l’armée et le maintien des capacités militaires. Etant donné que lors de tous les exercices militaires les questions de la mobilisation des militaires de réserve et la mise en service des armes stockées sont discutées, les autorités se rendent compte de l’importance de ce problème.