Moscou est préoccupé par la déclaration du Quai d'Orsay selon laquelle les "Amis de la Syrie" jugeront au nom de la communauté internationale de l'exécution par Damas du plan de l'émissaire des Nations unis et de la Ligue arabe Kofi Annan, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Alexandre Loukachevitch.
"Le droit d'estimer les progrès de la mise en œuvre du plan de Kofi Annan appartient avant tout à l'émissaire spécial pour la Syrie, ainsi qu'au Conseil de sécurité de l'ONU dont le rôle ne peut pas être joué par un groupe autoproclamé d'amis de la Syrie. L'intention de faire autrement annoncée par un pays membre permanent du Conseil de sécurité, est pour le moins inquiétante", a indiqué M.Loukachevitch.
"Nous voudrions rappeler que le plan en six points, baptisé "le plan de Kofi Annan", a été approuvé unanimement par le Conseil de sécurité de l'Onu, selon la déclaration de son président, publié le 21 mars. Le Conseil a clairement indiqué que l'envoyé spécial (Annan) était chargé de l'informer des progrès de sa mission", a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la diplomatie française Bernard Valero a annoncé le 28 mars que la prochaine réunion des "Amis de la Syrie" serait "l'occasion pour la communauté internationale d'apprécier si le régime de Damas applique ou pas" le plan proposé par M.Annan.
L'initiative de constituer, en appui aux efforts de la Ligue arabe, un "groupe d'amis" du peuple syrien a été avancée par la France. La prochaine conférence de ce groupe visant à mettre un terme aux violences en Syrie se tiendra le 1er avril à Istanbul.
La Russie s'est abstenue de participer aux réunions de ce groupe, en estimant que ses participants ne cherchaient pas à établir un dialogue inter-syrien en vue de faire cesser le conflit, mais préparaient plutôt le terrain pour une intervention étrangère.