Le Grand collisionneur de hadrons (LHC) situé à la frontière franco-suisse a battu un nouveau record dans la nuit de jeudi à vendredi, selon les données mises en ligne par l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN).
Les deux faisceaux de protons ont circulé dans le LHC à une énergie de 4 téraélectronvolts (4.000 milliards d'électronvolts) à plusieurs reprises dans la nuit du 23 mars, d'après le tableau présentant le statut du LHC en temps réel.
Cela signifie que le LHC placé dans un tunnel circulaire de 27 km a fonctionné à une énergie de collision de 8 TeV, soit quatre fois supérieure à celle de son concurrent principal, le collisionneur américain Tevatron arrêté en octobre 2011, mais deux fois inférieure à l'énergie maximale du LHC (14 TeV).
"Une énergie plus importante conduit à un taux de collision de particules plus élevé. Avec cet accroissement d'énergie, les expériences du LHC devraient récolter 3 fois plus de données qu'en 2011", a indiqué le CERN sur son site le 13 février dernier.
D'un coût de plus de 6 milliards d'euros, le LHC est construit à 100 m sous terre sur la frontière entre la France et la Suisse. Des physiciens, techniciens et ingénieurs de plus de 80 pays, dont la Russie, participent aux expériences du LHC.
Le LHC a démarré en septembre 2008 avant d'être arrêté pour un an à la suite d'un accident. La période d'exploitation actuelle du LHC a commencé le 20 novembre 2009, avec un premier faisceau en circulation à 0,45 TeV. Les premières collisions de protons à une énergie record de 7 TeV ont été enregistrées fin mars 2010.
Il était initialement prévu que le LHC fonctionnerait à 3,5 TeV en 2012 tout comme en 2011. Mais en février dernier, les dirigeants du CERN ont décidé d'atteindre le niveau de 8 TeV (2 faisceaux de protons accélérés à 4 TeV chacun) cette année. A la fin de 2012, le collisionneur sera arrêté pour 20 mois, pour que les chercheurs puissent porter sa puissance au niveau maximal de 14 TeV (deux faisceaux de 7 TeV) au début de 2015.