«Les employeurs sont persuadés que les réseaux sociaux – c’est un véritable fléau de l’Internet et sont persuadés qu’il faut interdire à leurs employés de s’en servir pendant les heures de travail, car cela a tendance à les rendre accros. En outre, de récentes études scientifiques montrent que cette addiction à la communication virtuelle avec des amis sur les sites Odnoklassniki, VKontakte, ou Facebook est provoquée par des processus biochimiques. Une hormone, appelée ocytocine, est produite par l’organisme lors de la communication avec des amis ou proches, et elle encourage les gens à se rapprocher des personnes, avec lesquelles ils discutent. On en arrive à un cercle vicieux: plus les gens parlent, plus leur organisme produit d'ocytocine, ce qui leur donne encore plus l’envie de communiquer. Il faut le briser, du moins pendant les heures du travail. Car ce temps est payé par l’employeur et doit être utilisé pour résoudre les problèmes qu’il pose».
Cependant, 70 % des répondants affirment qu’ils utilisent des réseaux sociaux pour prendre une pause. Dans le même temps, un tiers des personnes questionnées sont persuadées que l'utilisation du temps de travail «dans un but différent» n'affecte pas leur productivité. Au contraire, selon eux, cela augmente leur capacité à travailler.
Le désir «d'échapper» au travail est compréhensible du point de vue psychologique. « Un travail intensif, et la concentration pour résoudre un problème complexe – tout cela nécessite l’utilisation des ressources psycho-affectifs », explique le psychologue et écrivain Sergueï Klioutchnikov.
« Les employés de bureau expliquent que pour eux, c’est une manière de faire tomber la pression, une solution pour mieux travailler par la suite. Ils sont persuadés que les réseaux sociaux ne les déconcentrent pas, mais aident au contraire à mieux se concentrer par la suite. Ces sites sont si populaires parce qu’ils fournissent une possibilité de communiquer, et la communication – c’est une partie intégrante de la nature humaine. Les gens sont immergés dans de différents projets au travail, ils sont très occupés, et un dialogue, ou une discussion animée se met à leur manquer. Les réseaux sociaux – c’est une possibilité de communication psycho-affective et d'interaction avec les autres personnes. Par conséquent, ils sont doublement plus populaires. Et il sera très difficile de limiter l’accès à ces systèmes de communication ».
Cependant, la plupart des employeurs ne désirent pas encourager leurs employés à passer leur temps de travail sur les réseaux sociaux. Selon les sondages, environ 60 % des entreprises russes bloquent l’accès de leurs employés à ces sites. Mais le blocage des réseaux sociaux n’apporte pas le résultat souhaité. Si une personne passait son temps sur Facebook et travaillait mal, après l’interdiction d’aller sur Facebook, il y a très peu de chances qu’elle travaille mieux. Et en plus, elle peut avoir accès à Internet depuis n’importe quel système mobile. L’employé pourra donc toujours trouver un prétexte pour esquiver à ses responsabilités.
Les psychologues conseillent également aux employeurs d’accorder plus d'attention à ceux qui travaillent pour eux. Souvent, le fait de se servir des réseaux sociaux est symptomatique d’une perte d’intérêt par rapport au travail. Quant aux employés, s’ils ont une pause, les psychologues leur conseillent plutôt de prendre un café, discuter avec un collègue ou tout simplement se reposer, plutôt que de rester devant l’ordinateur à regarder les messages sur leur profil dans les réseaux sociaux. Ce genre d’activité est plus réparateur et moins fatiguant que le temps passé devant l’écran d’un ordinateur.