«Les problèmes de la sécurité internationale vus de Moscou et de Paris » était le titre que s’est donné le séminaire franco-russe organize cette semaine à Moscou par l’Instiut russe d’études stratégiques (RICI). Notre correspondant Igor Yazon y est allé jeter un regard….
Le séminaire s’est penché sur les problèmes d’actualité relatifs à la sécurité internationale et européenne, au règlement de crises et de conflits, ainsi qu’aux aspects multi- et bilatéraux de la coopération entre la Russie et la France. Au séminaire a pris part un groupe nombreux de chercheurs du RICI et de leurs collègues français l’Institut des Hautes Etudes de defense nationale (IHEDN), du Minsitère de la défense, des centres analytiques, et des diplomates français. Le directeur du RCI, le général à la retraite Lénid Rechetnikov, a saluré les participants dans son allocution. Joel de Zorzi, vice-directeur de l’IHEDN a pris le relais en disant notamment :
Michel Foucher, directeur de Departement de la formation, des etudes et de la recherché de l’IHEDN a ouvert le débat sur le thème “La gestion civilo-militaire des crises” Voici quelques fragments de son intervention.
Le point de vue russe a été exposé par Vladimir Kozine, directeur de recherche du département de la politique de défense du RICI.
Signer le traité de sécurité en Europe proposé par la Russie serait la meilleure façon de modifier la situation, - a dit Vladimir Kozine. – Loin de nous est l’idée de revendiquer la paternité exclusive d’un tel document et nous pouvons que nous réjouir si quelqu’un y réussit mieux que nous. Je tiens à noter que si les relations entre la Russie et la France peuvent être qualifiées de partenariat privilégié, il en va autrement de nos relations avec les États-Unis. A leur menu ne figure que le partenariat stratégique et encore limité à la piraterie maritime, au terrorisme et à d’autres problématiques similaires.Malheureusement, les États-Unis et la Russie ne se font pas entièrement confiance. .. La sécurité européenne se ressent également du fait des divergences très sérieuses qui existent entre la Russie et les États-Unis sur tout un train des questions de la plus haute importance relatives à la défense. Il s’agit notamment du bouclier anti-missile, des armes nucléaires tactiques, du traité sur les forces conventionnelles en Europe, du refus de ratification par les États-Unis du Traité sur l’interdiction totale des essais d’armes nucléaires et, enfin, d’une vision différente de doctrines nucléaires. La Russie considère comme le plus grand obstacle sur la voie de renforcement de la sécurit en Europe la poursuite du déploiement par les États-Unis avec la participation de l’OTAN du système ABM pointé non pas contre l’Iran ou la Corée du Nord mais contre la Russie. Il faut en parler tout le temps et à tous les niveaux.
En montrant aux participants les diapos illustrant l’accroissement de la puissance militaire des États-Unis, Vladimir Kozine a déclaré que la composante nucléaire navale développée par les États-Unis menaçait tout autant la sécuurité en Europe. Comment faire pour modifier ces vecteurs dangereux?
Nous proposons de nous entendre sur le non-emploi des armes nucléaires par les cinq principales puissances nucléaires, répond Vladimir Kozine à sa propre question. – Nous avons un accord sur le non-pointage,il faut en faire un accord sur le non-emploi des armes nucléaires. La Russie et la France pourraient le faire séparément et j’estime que c’est parfaitement faisable même si les Américains ne l’acceptent pas. Il faut également prévoir les zones fermées aux navires porteurs d’armes nucléaires et dotées de systèmes ABM. Je pense notamment à la mer Noire, à la Baltique et à la mer de Barents.Il faut enfin modifier la doctrine militaire américaine et préparer un nouveau traité. C’est la démarche idéale pour renforcer réellement la sécurité globale. Des officiers d’une brigade de l’armée de l’air française se trouvent ces jours-ci en Russie. On montre aux Français des échantillons d’armes russes et je me félicite du fait que ces armes ne quittent pas leurs entrpôts. La Russie et la France, - dit avec conviction Vladimir Kozine, - peuvent coopérer entre elles mieux que les autres puissances nucléaires et accélérer par là même le mouvement vers le renforcemen de la sécurité dans notre espace européen commun.
