« Nous y sommes restés deux semaines. Tout a été réparé et nous sommes retournés vers l’endroit d’où nous sommes partis. C’est à ce moment là que notre équipe a pris du retard », raconte Sergueï Nizovtsev dans l’entretien à Voix de la Russie. « Nous comptions au départ aller jusqu’au 78ème degré, mais nous sommes seulement parvenus jusqu’au 74ème degré et 18 minutes de la latitude Sud. Et actuellement, nous nous trouvons au 65ème degré de la latitude Sud et au 131ème degré de la latitude Ouest en mer d’Amudsen ".
« Des milliers de miles parcourus dans les glaces et le brouillard sont pleins de danger. Le yacht pouvait heurter la banquise à la dérive à n’importe quel moment », raconte Sergueï Nizovtsev. « C’est l’automne là-bas et les nuits sont noires », précise-t-il. « Et même si les icebergs sont visibles sur les radars, les petits morceaux de glace de plusieurs dizaines de tonnes ne sont pas détectables. Il faut ralentir et avancer pas à pas ».
L’expédition a été lancée de Sébastopol, en Ukraine, le 25 septembre dernier, et l'équipage composé de quatre Russes et quatre Ukrainiens est arrivé jusqu’à la mer de Ross il y a cinq jours. Ce fut un événement historique pour le monde de la voile, a déclaré dans son discours officiel depuis l’extrême sud du globe le capitaine Nizovtsev.
« 10 000 miles marins, et deux mois de route autour de l’Antarctide à travers les tempêtes, la glace et le brouillard. Et nous voilà dans la zone, où les capitaines des brise-glaces entrent avec prudence. En termes de complications techniques, et en termes de risque, l’expédition autour du globe au sud des 60 degrés est comparable à un voyage dans l’Espace. C’est la première fois dans l’histoire du sport nautique qu’un voilier puisse avancer aussi loin vers le Sud. C'est notre record du monde. Le pôle Sud est à portée de main – à moins de mille miles marin. Le prochain arrêt – c’est la base arctique russe « Bellingshausen », à partir de laquelle nous avons commencé notre périple ».
Et ce ne sera pas le seul record de navigation, marqué par l’équipe russo-ukrainienne cette année. « Au cours de cette année, deux missions polaires autour du globe sont prévues. La première est presque terminée : il reste 2 000 miles jusqu’à la station « Bellingshausen », et à partir de là, nous irons au Chili pour nous reposer. Mais ensuite nous entamerons un voyage au pôle Nord. Personne n’a encore fait deux expéditions polaires d’affilée », souligne le capitaine de l'expédition. Ce sera la plus longue sortie en mer dans l'histoire mondiale de la navigation. Le voilier Scorpius va parcourir en tout 70 000 miles marins en 2 ans et demi.