Quand Pentagone s’en va-t-en guerre. La tactique navale dans le Golfe

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Les Etats-Unis dépensent plus qu’ils ne gagnent. A l’heure qu’il est Washington se targue d’avoir un Livre blanc sur la Défense qui lui permet, selon la doctrine officielle américaine, de mener de front deux guerres du type conventionnel à la fois.

Les Etats-Unis dépensent plus qu’ils ne gagnent. A l’heure qu’il est Washington se targue d’avoir un Livre blanc sur la Défense qui lui permet, selon la doctrine officielle américaine, de mener de front deux guerres du type conventionnel à la fois. En fait, cet esprit belliqueux de l’administration US répond à la triste réalité orientale. On sait que le tribut à payer est très lourd pour le contribuable d’Outre-Atlantique. L’Amérique est déjà embourbée jusqu’aux yeux en Afghanistan et en Irak sans compter la présence dans moult petits conflits locaux qui, tels une acné, se multiplient sur la mappemonde.

Maintenant on jase de plus en plus de l’éventualité d’un engagement militaire des Américains en Iran. Il y a plus de 2 Mille ans même les Incas auraient prédit cette catastrophe ! Incontestablement si Madame Soleil et les mythes eschatologiques s’y mêlent, on peut s’attendre à tout ! Il s’agit de l’humour noir, bien sûr.  

Cependant les experts russes restent très dubitatifs sur ces hypothèses de la fin du monde. Essayons d’y voir plus clair et décrypter l’alignement des forces dans la région. D’une part, nous avons affaire à une armée américaine avec sa doctrine soutenue par le Président Barak Obama. N’est-ce pas lui qui a déclaré que, en parlant de l’Iran, il ne peut écarter aucune option ? Autrement dit, Washington fourbirait ses armes pour frapper Téhéran.

En même temps,  les Américains possèdent tout de même plus de 11 porte-avions et n’entendent pas désarmer. Ils peuvent aligner momentanément 300 avions-bombardiers et intercepteurs modernes et un corps de marsouins au nombre de 201 mille militaires. L’armée terrestre américaine est forte d’un effectif d’1 Million de militaires. Le tout est soutenu par les Forces des Emirats fortes de 350 mille soldats et 550 avions de combat première ligne.

Les Forces Armées iraniennes, elles, comptent à tout casser 545 mille soldats. S’y rajoutent aussi les Gardiens de la Révolution islamique au nombre de 125 mille personnes  et 90 mille réservistes. En plus, il ne faut pas oublier que l’Iran n’a pas de flotte aérienne moderne, ses avions de combat de fabrication américaine datant des années 70 du dernier siècle. L’Iran n’a non plus de couverture satellite pour guider ses missiles de façon autonome au cas où les Américains brouilleraient la transmission des données radiométriques. Or, sans système de navigation la technique se transforme en quincaillerie ce que les forces irakiennes nous ont prouvé pendant la guerre du Golfe. Il est à prendre en compte que la Russie a maintenant ces propres moyens de guidage : il s’agit du fameux système Glonass qui égale les capacités de la plateforme américaine GPRS. En principe, le Kremlin pourrait faire profiter l’Iran de cette solution technique. Quant à savoir va-t-il ou non le faire, on navigue dans le brouillard.

L’Iran,  va-t-il à la catastrophe lorsqu’il prône le déploiement de ses forces face au géant américain ? On ne le croit pas parce que les ayatollahs ont plus d’une corde à leur arc. Ainsi le concept militaire très dans le vent en Iran de nos jours, c’est la réponse asymétrique appelée également en France la réponse ou la riposte de représailles.

Comme Téhéran ne peut répondre de façon conventionnelle, il se fait fort d’utiliser la guerre subversive et l’éventuelle montée aux extrêmes avec la bombe atomique qu’il reste à fabriquer. En principe, cette réponse est déjà à la portée des technologies iraniennes, car le secteur nucléaire iranien accoucherait d’une bombe dans les mois à venir. En même temps, pour rendre son sanctuaire inviolable, l’Iran semble être décidé de bloquer le détroit d’Ormuz avec ses moyens de lutte antinavires. Ainsi l’axe principal d’export de brut de la région s’en trouverait bloqué. Les Américains, quant à eux, ont déclaré tout dernièrement qu’ils comptaient doubler les effectifs des dragueurs de mines dans le Golfe persique ce qui vraisemblablement répond à une politique de confrontation.

Mais force nous est de constater que le budget américain est plus que vide parce que l’effort militaire fourni par Washington représente plus de 5 p.c. du produit intérieur brut des States. Il s’agit de quelque 786 Milliards de dollars dépassant largement tous les budgets militaires de tous les pays du monde cumulé. Et la dette américaine serait de l’ordre de 100 p.c. du PIB du pays respectif. C’est là que gît la clé de voûte de l’équation.

Les Etats-Unis ne peuvent plus s’arrêter. Ils sont obligés d’aller de l’avant pour récupérer leur équilibre perdu. Si demain le pétrodollar est progressivement abandonné, cela rimerait à une débâcle économique sans précédent parce que c’est le seul moyen pour un Barak Obama de maintenir son bâtiment à flot.

Cependant, dans son commerce avec la Russie la Chine est en train de réaliser la transition vers sa monnaie nationale pour marchander le gaz et le pétrole. La Russie est décidée d’en faire autant. Et si les ventes du brut ne s’effectuent plus en dollars, c’est après-demain que l’Amérique ferait faillite. Alors comme l’Iran est l’un des premiers fournisseurs en hydrocarbures de Pékin, Washington serait peut être amené de châtier Téhéran pour maintenir son emprise impériale. Si Washington laisse Téhéran se développer à sa guise, il n’y a aucun doute que l’Iran renoncera au dollar et il peut être suivi d’autres pays.

En exergue on peut dire que l’assujettissement de l’Iran est une question de vie ou de mort pour Washington. D’où ces entortillages en chaîne et des tergiversations à ne plus en finir.

Si d’aventure Israël déclenche demain la guerre et que les Américains amorcent la manœuvre, cela correspondrait à une opération suicide pour le budget américain avec trois guerres du type conventionnel à mener. En revanche, si les Américains se laissent faire et n’interviennent pas dans le Golfe, ils tomberaient victimes de la politique de l’émancipation économique de la vente d’hydrocarbures qui ne transiterait plus par le dollar.

Quoi qu’il advienne, nous assistons à la fin de notre mode de vie et de notre civilisation assise sur la puissance de la pax americana. Demain l’économie mondiale se trouverait d’autres pôles d’attraction et aucune guerre ne pourrait y remédier. Sauf peut être une guerre nucléaire avec frappe des centrales iraniennes dont l’idée paraît être de plus en plus acceptée par une partie de stratèges occidentaux.

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