Il y a tout lieu d'espérer que la lutte politique pour le plateau continental arctique, qui recèle le quart des réserves mondiales d'hydrocarbures, ne dégénérera pas en hostilités, estime l'amiral Anatoli Komaritsyne, ex-chef du département de navigation et de cartographie du ministère russe de la Défense.
"J'espère que l'on n'en viendra pas à engager des combats sous-marins pour le plateau arctique", a déclaré M. Komaritsyne lors d'un duplex télévisé organisé lundi à RIA Novosti.
En septembre 2011, le chef de la diplomatie canadienne, Lawrence Cannon, a annoncé l'intention d'Ottawa de démontrer que la dorsale de Lomonossov (découverte par des explorateurs russes et constituant le prolongement géologique du plateau continental russe) appartenait au Canada. Depuis 2004, le Danemark intensifie également ses recherches dans l'Arctique et l'Atlantique Nord en vue de prouver que cette dorsale est le prolongement du Groenland.
Selon l'amiral, la production d'hydrocarbures dans l'Arctique sera confiée à des organisations internationales qui appliqueront les normes du droit international dans leurs activités.
D'après M. Komaritsyne, en 1998, la Russie a dressé une carte de l'océan Arctique, démontrant que toutes les dorsales sous-marines, dont celles de Lomonossov et de Mendeleïev, constituaient le prolongement du plateau continental russe.
"La carte adoptée par la communauté internationale montre que le plateau continental fait partie de notre territoire", a ajouté l'expert.
Aux termes de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer adoptée en 1982, le plateau continental d'un Etat comprend les fonds marins et leur sous-sol "sur toute l'étendue du prolongement naturel du territoire terrestre de cet Etat jusqu'au rebord externe de la marge continentale". Les pays riverains ont le droit de prospecter et d'exploiter les ressources naturelles sur leur plateau continental.
La demande de démarcation du plateau continental arctique sera rédigée par Moscou d'ici 2013 et soumise à la commission ad hoc de l'ONU.