Pourtant, le thème principal de l’ordre du jour mondial est l’Iran.
L’arrivée au pouvoir du jeune leader nord-coréen Kim-Jong-Un après la mort de son père Kim-Jong-Il a donné l’espoir quant à la reprise des négociations sur le programme nucléaire nord-coréen, et non sans fondements.
Les 23 et 24 février les pourparlers entre le vice-ministre des Affaires étrangères de la Corée du Nord Kim-Kye-Gwan et le représentant spécial des USA Glyn Davies ont eu lieu à Pékin. Suite à cette rencontre la Corée du Nord est d’accord pour un moratoire des essais nucléaires ainsi que sur le lancement des missiles de grande portée et l’enrichissement de l’uranium à Yongbyon. Suite à la demande des USA la Corée du Nord est d’accord pour l’arrivée des inspecteurs de l’AIEA pour contrôler le moratoire tandis que les négociations seront poursuivies, a noté le représentant du MAE.
Et les USA ont promis de fournir à la Corée du Nord qui souffre des années durant des inondations et des mauvaises récoltes 240 mille tonnes de nourriture et en perspective cette aide pourrait être augmentée.
Le moratoire nucléaire de la Corée du Nord est le premier pas modeste fait dans une bonne direction, a déclaré Hillary Clinton au Congrès US tout en notant que les USA sont profondément anxieux et vont juger les nouveaux dirigeants nord-coréens d’après leurs actes.
De vivant de Kim-Jong-Il les diplomates US et nord-coréens ont mené deux rounds de négociations directes. Et la formule «la nourriture contre le moratoire» sert à la Corée du Nord dans son dialogue avec les partenaires étrangers.
En même temps, les accords de Pékin sont un signal à l’Iran voulant dire que l’esprit de conciliation dans le dossier nucléaire peut mettre fin aux sanctions et à la solution musclée.
Et la réaction nerveuse d’Israël le prouve.
Les programmes nucléaires iranien et nord-coréen sont tout à fait différents, car la Corée du Nord s’est déjà dotée de l’arme nucléaire et il faut l’interdire à l’Iran, a déclaré à la radio israélienne le vice-ministre des Affaires étrangères d’Israël Danny Ayalon.
«La Corée du Nord s’est déjà dotée de l’arme nucléaire et nous ne voulons pas que l’Iran le fasse», a dit le diplomate israélien cité par l’Interfax.
Israël est prêt ou bien fait semblant de porter un coup préventif sur les sites nucléaires en Iran ce qui est impossible sans soutien direct des USA. Les USA ne sont pas d’accord avec Israël, et la rencontre d’Obama et Netanyahu à Washington l’a montré, les USA veulent donner une chance à Téhéran se servant de la Corée du Nord comme argument.
On y voit une ressemblance avec la politique de Moscou. Dans son article publié la veille des élections le Président élu Vladimir Poutine a déclaré: «Pour nous, le statut nucléaire de la Corée du Nord est inacceptable». La Russie se prononce pour la dénucléarisation de la péninsule de Corée par les moyens politiques et diplomatiques. Cela concerne aussi bien l’Iran.
La solution proposée par Israël avec laquelle les USA ne sont pas d’accord ou font semblant de ne pas être peut dégénérer en une nouvelle guerre au Proche-Orient étant dangereuse pour le monde entier.
«Il semble que l’ingérence musclée dans les affaires intérieures des pays peut encourager des régimes autoritaires à se doter de l’arme nucléaire. Avec l’arme nucléaire je suis protégé contre toute intervention militaire. Et ceux qui n’en ont pas, peut s’attendre «à l’intervention humanitaire», note M.Poutine. Et le destin de Kaddafi qui a renoncé à l’arme nucléaire contre la normalisation des relations avec l’Occident le prouve.
Au forum de Séoul sur la non-prolifération la situation d’Obama est bien délicate compte tenu de la prise en compte des ambitions des Etats possédant l’arme nucléaire, de ceux qui sont sur le seuil de le faire et autres. Sinon le monde dénucléarisé promis par lui il y a 4 ans à Prague risque d’être une belle illusion.