Aujourd’hui il ne faut pas chercher qui a commencé le premier, mais les approches qui permettraient d’obtenir un cessez-le-feu, a dit M. Lavrov au début de son intervention. Il est clair que les exigences de remplacer le régime et des sanctions unilatérales, des appels à soutenir la lutte armée n’en font pas partie. M. Lavrov les a qualifiés de «recettes à risques d’une ingénierie géopolitique».
Incontestablement, les autorités syriennes portent une énorme part de responsabilité pour ce qui se passe. Mais on ne peut pas ignorer qu’elles sont depuis longtemps en confrontation avec des détachements armés, dont la soi-disant Armée libre syrienne et des groupes extrémistes, y compris d’Al-Qaïda, ayant perpétré ces temps-ci une série d’attentats sanglants.
La veille la Russie et les pays membres de la Ligue arabe ont formulé cinq principes en vue de régler le conflit syrien. Sergueï Lavrov les a répétés à New York : arrêt de violence de part et d’autre, mise en place d’un mécanisme impartial de monitorage, inadmissibilité d’une ingérence étrangère, accès de tous les Syriens à l’aide humanitaire, un ferme soutien de la mission de l’envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan. Sur cette base la Russie est prête à concerter la résolution du Conseil de Sécurité.
Sur proposition de la Grande-Bretagne le thème de la réunion du CS de l’ONU est formulé comme «Situation au Proche-Orient : les défis et les possibilités» et est axé sur la Syrie traversant la crise et la Libye l’ayant vécue. Les diplomates russes étaient prêts à développer le thème plus largement. Il est tôt de parler d’une stabilité dans cette région, mais c’est le bon moment de tirer quelques conclusions sur l’aspect international du «printemps arabe», a dit Sergueï Lavrov.
D’abord, quels objectifs que ne soient posés dans telle ou telle autre situation, ils ne doivent être atteints moyennant un abus de la communauté internationale, une manipulation des décisions du CS de l’ONU. Ensuite, les organisations et pays qui se chargent d’appliquer un mandat délivré par le CS de l’ONU, doivent rendre entièrement compte de leurs activités devant le CS. Cela concerne aussi l’OTAN, qui a proposé ses offices pour instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye, mais en réalité s’est livrée à des bombardements massifs.
Sergueï Lavrov a rappelé que l’information sur les victimes civiles de ces bombardements n’a toujours pas fait objet d’une enquête. De l’avis du ministre, le secrétaire général des Nations Unies doit clarifier cette question.