Les théatres européens les plus importants organisent ce festival annuellement. Le théatre dramatique Maly de Saint-Petersbourg a déjà accueilli, le premier en Russie, ce festival ayant obtenu le statut du «Théatre d’Europe». Donc, pour les spectateurs russes les représentants de «l’UE théatrale » ne sont pas les inconnus. Mais le festival de Moscou est particulier. «Il représente les théatres européens les plus importants qui en 1990 ont fondé cette alliance», commente à la Voix de la Russie l’historien de théatre Oleg Pivovarov.
«Les théatres européens se sont réunis non pour suivre la mode, pour la mondialisation, mais pour préserver les valeurs de l’art théatral et la compréhension commune de la destination de la culture théatrale tout en gardant son identité . Les théatres ne se ressemblent pas, chacun a son histoire, ses particularités, son language, classique ou d’avant-garde, plastique ou métaphorique, les priorités étant les mêmes. Le principal c’est l’homme à qui le théatre «ouvre» le monde et l’époque. Ce festival sera intéressant . Le théatre Maly de Moscou va présenter ce qu’on appelle le théatre européen classique.
Le théatre Maly de Moscou a obtenu le titre de «Théatre d’Europe» il y a deux ans. Et c’est tout à fait logique : l’alliance théatrale européenne qui favorise la préservation des traditions a invité dans ses rangs celui qui a marqué le début, il y a plus de deux siècles, de l’histoire du théatre russe proffesionnel. «Ce théatre a choisi sa voie et la respecte», estime Oleg Pivovarov.
«Il n’a cédé ni à la mode, ni à la pression idéologique à l’époque soviétique du réalisme socialiste. Mais le théatre se modifiait, souligne l’expert. Il n’est pas le même qu’au XX-e siècle. C’est un théatre libre qui tout naturellement continue la tradition du grand théatre psychologique russe, il respecte les lois de l’art réaliste en servant le public pour qui il existe».
Les historiens de théatre comparent souvent le théatre Maly de Moscou et la Comédie- Française que l’on appelle «La maison de Molière» et le théatre Maly de Moscou porte le nom de «La maison d’Ostrovsky » pour commémorer le grand dramaturge russe du XIX-e siècle dont les pièces de théatre sont toujours jouées au théatre Maly. Comme estimaient ses contemporains c’est lui qui a marqué le début du théatre national russe. «Ostrovsky a écrit les pièces sociales, aussi bien que consacrées à la vie quotidienne, à l’amour, aux comédiens, dit le directeur artistique du théatre Maly, célèbre comédien et metteur en scène Yuri Solomine . – Pour comprendre la vie d’aujourd’hui, il faut lire Ostrovsky».
S ix théatres invités au festival, d’Israël, de Roumanie, de Grèce et d’Italie vont présenter les spectacles d’après Tchékov et Dostoïevski.
