Enjeux centre-asiatiques et les bases militaires russes

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Le départ des troupes russes de l‘Afghanistan vu par certains comme une véritable débandade a été perçu par les têtes brûlées comme la bérézina moscovite.

Le départ des troupes russes de l‘Afghanistan vu par certains comme une véritable débandade a été perçu par les têtes brûlées comme la bérézina moscovite. On annonçait déjà la fin imminente de l’influence russe dans la région de l’Asie Centrale et la Perfide Albion affûtait ses armes croyant au retour de l’époque victorienne. Trente ans plus tard nous sommes à même de déclarer qu’il n’en est rien. Le Kremlin a changé de ton mais est resté présent dans la région.

Cette influence russe est bien perceptible pour ceux qui veulent bien se donner la peine de ne pas succomber à l’hystérie collective des masses-média occidentaux. Tout d’abord le pacte sur la sécurité collective de la Communauté d’Etats Indépendants régit bel et bien l’espace ex-soviétique et le tracé des frontières reste à peu près le même, hormis quelques exceptions, que pendant la période de la faucille et du marteau. Les troupes russes gardent une présence bien assise dans la bourgade de Kouchka, à côté de la frontière afghane.

Et maintenant nous voulons vous faire part d’un paradoxe très peu connu et analysé par les soi-disant experts ès sciences russo-soviétiques. Savez-vous que c’est l’abominable Vladimir Poutine, ce gars pas bien comme l’appellent les experts américains qui, en 2001, aurait cédé à la pression américaine et n’a pas résisté à leur pénétration en Afghanistan ? D’aucuns y ont vu un signe de faiblesse d’un homme de paille de l’équipe Eltsine. Mais les gens un peu plus avisés ont eu raison de remarquer que le Président de Russie a fait d’une pierre deux coups : il a rendu les Américains redevables à son égard et, en même temps, il les a fait s’embourber dans la zone afghane. Les Anglo-Saxons ont vite fait d’oublier qu’au dix-neuvième siècle Kaboul a reçu le surnom du cimetière des Empires, car à partir d l’époque d’Alexandre Le Grand personne n’en est sorti vainqueur.

Et maintenant penchons-nous sur l’équilibre intérieur de la zone soviétique. Il paraît que le Président de Kirghizie Almazbek Atambayev ait trahi les espoirs secrets des groupes d’influence qui appuyaient sa position musclée à l’égard de Moscou. Ce monsieur étant à la tête d’un petit état centre-asiatique jouit à la fois d’une double couverture accueillant à l’intérieur de ses frontières une base militaire américaine appelée Gansi et une base russe à Kante. Il se trouve qu’un terrible contentieux de quelque 15 Millions de dollars a obligé M. Atambayev à s’emporter contre Moscou. Eh oui, Moscou n’aurait pas versé cette somme à temps ce qui a mis ledit président dans tous ses états.

Cependant, M.Atambayev a trouvé ce prétexte suffisamment sérieux pour se rendre en Russie et passer 4 heures d’affilée en consultations consécutives d’abord avec le président D.Medvedev et ensuite avec le premier-ministre V.Poutine. Sommes-nous vraiment les dindons de la farce pour croire qu’un montant peu sérieux même pour une grande compagnie du secteur privé aurait été suffisant pour organiser ses négociations ?

Qui plus est, au bout d’un court laps de temps il s’est avéré que M. Le Président kirghize s’est trompé dans ses calculs respectifs et que les Russes ne lui doivent rien. En plus ils ses sont déclarés preneurs pour échanger la dette kirghize d’un montant de 190 Millions de dollars contre une part majoritaire d’une usine d’armements kirghize.

J’aurais bien voulu insister sur le fait que le déplacement de M.Atambayev à Moscou témoigne des négociations menées actuellement entre la Kirghizie et la Russie pour que la Kirghizie intègre la zone douanière de la Russie, du Bélarus et du Kazakhstan plus quelques autres républiques ex-soviétique. Si ces négociations réussissent, Vladimir Poutine pourrait très prochainement s’enorgueillir à juste titre d’avoir quasiment restauré l’emprise russe sur le territoire centre-asiatique, car après le Kirghizstan, le Tadjikistan se trouvant justement à la frontière afghane suivrait l’exemple des voisins.

C’est ce qu’on appelle une œuvre au noir bien agencée. Je crois même que Poutine est bien aise de voir ses chers alliés de Washington s’enliser encore davantage dans le bourbier de Kaboul. Lui, Poutine, il apporte la paix et la sécurité à la région et le patrimoine soviétique l’aide beaucoup.

La Reconquista en douceur telle serait le juste terme à utiliser en parlant de la politique russe de Poutine dans cette région du Globe.

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