Athènes n’est pas à même de desservir indépendamment sa dette évaluée à des centaines de milliards d’euros. Le gouvernement grec a besoin de concours extérieur. Les pourparlers à ce sujet engagés depuis plusieurs mois s’avèrent difficiles. Bruxelles avance des conditions toujours nouvelles et insiste sur les garanties et les engagements alors qu’Athènes ne font de concessions qu’à contrecœur.
Quoi qu’il en soit, la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le FMI ont décidé d’accorder fin février à la Grèce la seconde tranche de crédit de 130 milliards d’euros. Il a fallu s’entendre avec les investisseurs privés sur l’annulation d’une grande partie de la dette. La plupart des investisseurs ont accepté les conditions de l’échange des obligations d’Etat à des conditions avancées par le gouvernement grec. Ceux qui refusent seront contraints d’échanger la dette conformément à la dénommée « norme d’action collective ».
Selon certains experts, l’entente avec les investisseurs privés sur l’annulation de la dette publique peut prévenir le défaut de paiement en Grèce. N éanmoins, l’agence Moody’s a signalé le défaut d’après les obligations d’Etat ayant expliqué que cela ne se répercuterait pas sur la notation de la Grèce en termes de crédit qui reste au niveau « C » : le plus bas.
De l’avis d es experts, il ne faut pas prêter attention aux déclarations des agences de notation. Au micro : le directeur de l’Institut de politique sociale de l’Ecole supérieure d’économie Sergueï Smirnov :
Nous savons parfaitement ce que c’est que les agences de notation. Elles font souvent leurs conclusions sur commande. Il faudrait se fonder plutôt sur les gouvernements des pays appropriés : le ministère des finances, les structures compétentes de gestion qui sont au courant des problèmes liés au règlement de la crise en Grèce. A mon avis, touts les efforts seront déployés pour prévenir le défaut de paiement.
L’échange des obligations grecques sera terminé le 12 mars. L’UE et le FMI accorderont ensuite à la Grèce la première tranche du crédit de 130 milliards d’euros. Cette somme sera partiellement dépensée pour payer aux créanciers d’après les nouvelles obligations et permettra de compenser les pertes des banques grecques ayant assumé le préjudice le plus sérieux de la restructuration de la dette souveraine.