Cette année, les festivals internationaux qui se passent fin février à Moscou et Saint-Pétersbourg, sont unis par leur amour de la musique de jazz. Et si le forum «le Triomphe du jazz» qui se passe dans la capitale du 24 au 26 février était consacré directement à ce genre, celui de Saint- Pétersbourg «l'Ermitage Musical» (18-26 février) a corrigé son orientation classique pour le jazz.
Quand «le Saxophone d'or» russe Igor Boutman projetait seulement le festival «le Triomphe du jazz» et assurait qu'il deviendrait annuel, même les amis du musicien le traitaient de rêveur. Cette année, le festival s’est passé pour la 12e fois!
«J’aime toujours écouter la musique de jazz, et en outre, dans ses différentes manifestations, - dit le musicien, - et, surement, je veux développer ce que j'aime, ce qui me fait plaisir. Voilà mon rêve: où que je vienne, on entend partout le jazz. Je vois des jeunes filles sympathiques et talentueuses chanter le jazz dans la langue anglaise et russe, et en outre, chanter de façon que le monde entier retienne le souffle...».
On n'a pas honte d'inviter les étoiles mondiales puisque le sol est si bien préparé. Des vedettes comme David Garfield et son band auraient été suffisantes pour être fier du niveau du festival actuel. Le pianiste et le compositeur américain ne reconnaît pas les frontières stylistiques et nationales, à son avis, «la musique est une langue universelle de l'amour, de la joie, de la paix et de la guérison». Cependant, outre Garfield, y prennent part le vocaliste de Chicago Kourt Elling, son «dada» est original: ce que les autres jouent sur les instruments, lui, il le chante! Les Russes sont représentés par le trio du pianiste Iakov Okoun, que les critiques ont appelé récemment «le nouveau leader du jazz moderne russe», et, certes, par l'orchestre d'Igor Boutman, qui est considéré de droit comme un des meilleurs big bands en Russie. Le nouvel album de Nikolaï Vintskevitch «Vive l’Amour» est la première du festival actuel. Le magnifique saxophoniste s'est avéré être aussi un compositeur raffiné et romantique.
«L'Ermitage musical» - c’est une réunion musicale élitaire qui se passe dans un des musées les mieux connus de Saint-Pétersbourg, certes, elle n'est pas entièrement consacrée au jazz. Ici, dans l'affiche, il y a du Beethoven et du Bach, et la musique du classique du XX siècle - Schnitke. Mais, comme l’a remarqué le directeur artistique du festival, le compositeur Sergei Evtouchenko, «ces dernières années, la tendance du festival a fortement changé. Notre festival est traditionnel, mais il n'est pas conservateur».
«La musique classique a perdu quelque peu de vivacité, de caractère interactif, continue Sergei Evtouchenko, - les gens préfèrent écouter les disques, regarder les DVD, ils ont tous à la maison et dans les voitures de bons systèmes musicaux, mais la musique donne toujours des relations vivantes, c'est pourquoi nous avons ajouté plus de jazz dans le programme de ce festival».
Si à Moscou prédominait le jazz américain, à Pétersbourg – européen. La légende du jazz britannique, la chanteuse Norma Winston, a amené son nouveau programme «Stories Yet To Tell», que le pianiste italien Glauco Venier et le clarinettiste allemand Klaus Heizing l’ont aidée à présenter. L’ensemble norvégien Dag Arnesen Trio s'est produit avec le programme de jazz folk. Et le pianiste polonais connu Lechek Mozdzer a fait un duo brillant avec le contrebassiste suédois Lars Danielson au festival «l'Ermitage Musical».