A la recherche des amis de la Syrie

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«Les amis de la Syrie» - c’est un concept assez paradoxal. Car il s’agit en réalité de ses adversaires qui n'aspirent pas à un règlement pacifique du conflit, mais veulent provoquer une guerre civile, est persuadé le chef de la Commission des affaires étrangères de la Douma d'Etat Alexeï Pouchkov. La conférence internationale des «Amis de la Syrie» - les Etats et les organisations qui défendent un cessez-le-feu unilatéral en Syrie – a été organisée vendredi à Tunis. Dans le même temps, le Conseil national de la Syrie qui représente l’opposition a exigé d’eux de fournir des armes aux militants de la soi-disant armée populaire de la Syrie.

L'ordre du jour de la première réunion de ceux qui prétendent être «les amis de la Syrie» a été gardé secret jusqu'au début des consultations. Mais selon les fuites, il est devenu clair que l'initiative de reconnaître officiellement le Conseil national de la Syrie (CNS) comme pouvoir légitime sera approuvée par la Ligue des États arabes. Cette façon de résoudre la crise est inacceptable, considère le chef de la Commission des affaires étrangères de la Douma Alexeï Pouchkov. Le député a souligné qu’il est très difficile d’appeler les initiateurs de telles initiatives «des amis de la Syrie».

«Je tiens à souligner que je mets le terme «amis» entre les guillemets», explique-t-il. «Car c’est un terme tout à fait paradoxal, qui ne correspond pas à la réalité. Il s’agit des amis de l'opposition armée en Syrie. Mais du point de vue de l'existence de ce pays, je dirais qu’il s’agit d’une Conférence des adversaires de la Syrie. Il convient de noter que tous les États, y compris la Russie, font face à une pression très forte. Nous avons affaire à une puissante alliance politique des principaux pays de l'OTAN et des pays les plus riches non démocratiques de la Ligue arabe. Si vous regardez les rapports sur la conférence du vendredi en Tunisie, vous verrez que tous les documents y ont déjà été préparés à l’avance. Ces documents seront proposés pour adoption et notamment aux membres de ce nouveau club, qui n'avaient rien à voir avec l’élaboration de ces documents. Par exemple à l’Algérie, qui reste assez sceptique par rapport aux scénario armé pour résoudre la question syrienne».

Alexeï Pouchkov a souligné que l’opposition syrienne est très divisée aujourd’hui. Quant au CNS, on ne peut ni le considérer comme un représentant légitime du peuple syrien, ni comme un représentant de l'opposition.

«Selon l'opposition, qui opère actuellement en Syrie, le Conseil national de la Syrie, soutenu par les pays occidentaux, n'a pratiquement pas de soutien à l’intérieur du pays. Alors se pose la question pourquoi une organisation d'immigrants, qui n'est presque pas représentée en Syrie, serait considérée comme le représentant légitime du peuple du pays. En outre, le CNS soutient en réalité une intervention armée dans les affaires de la Syrie, ce qui est d’ailleurs nié par les deux autres groupes d'opposition qui opèrent à Damas. Ils affirment qu'ils ne veulent pas d’intervention, ni de scénario libyen. Certains appellent les autorités à la trêve et à la démission d'al-Assad. Mais pas tous. Le Front de Libération estime que sans al-Assad des négociations multilatérales sur l'avenir de la Syrie seront incomplets».

Alexeï Pouchkov a déclaré que «le régime de Bachar al-Assad n'est pas un cas isolé, et les discours sur son départ sont une question inventée de toute pièce». Ce thème est développé aujourd'hui, car les partis intéressés tentent d'amener le conflit à un nouveau niveau, et de provoquer une guerre civile.

Les dernières activités de la CNS, à savoir l'obligation de fournir des armes à l'opposition armée, sont une confirmation du fait que ces forces ne sont pas orientées à rechercher une issue pacifique du conflit. Néanmoins, l'opposition et de ses partisans étrangers disent que leur objectif principal – c’est la démocratisation de la Syrie. Mais aujourd'hui, la population du pays estime dans sa majorité que le renversement du régime ne provoquera que des affrontements entre les différentes confessions et une guerre civile, note Alexeï Pouchkov. Selon le député, les alaouites et les chrétiens représentant aujourd’hui en tout 20% de la population, pourraient quitter la Syrie en raison des menaces d’extrémistes islamiques. Après que les bandes armées ont rejoint les forces de l’opposition, des attentats ont commencé à se produire dans le pays. «Il n'y en avait pas avant en Syrie», conclut le député.

Le chef de la commission de la Douma s'est rendu en Syrie plus tôt au cours de cette semaine. Il a rencontré les dirigeants du pays et les représentants des différentes forces politiques. Alexeï Pouchkov a noté que dans un avenir proche une délégation parlementaire russe pourrait se rendre en Syrie. Pouchkov également a apporté au président de la Douma russe l’invitation de la partie syrienne.

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