L'Occident a une idée floue concernant la mission du contingent de paix qu'il compte envoyer en Syrie, a déclaré vendredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov.
"Nos entretiens avec des diplomates occidentaux montrent qu'ils n'ont pas de vision claire de la mission qu'on doit assigner aux éventuelles forces de maintien de la paix en Syrie", a indiqué le vice-ministre sur son Twitter.
Réunis d'urgence le 12 février dernier au Caire, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à envoyer des casques bleus en Syrie et ont exhorté la communauté internationale à accorder une aide "politique et économique" à l'opposition syrienne. Damas a catégoriquement rejeté cette proposition.
Selon Mikhaïl Bogdanov, représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient, le Conseil de sécurité de l'ONU doit d'abord examiner et donner son feu vert à l'envoi d'une mission internationale ou d'un contingent de paix en Syrie.
Depuis mars 2011, le régime syrien fait face à une contestation populaire sans précédent. Selon les Nations unies, la confrontation entre forces gouvernementales et protestataires a déjà fait plus de 5.400 morts. Damas dément ce chiffre et indique que le pays est en proie à des bandes armées financées depuis l'étranger qui ont tué plus de 2.000 militaires et policiers.
La Russie et la Chine ont bloqué le 4 février, pour la deuxième fois, l'adoption d'une résolution condamnant la répression en Syrie, Moscou et Pékin étant préoccupés par une possible réédition du "scénario libyen". Jeudi, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution condamnant les autorités syriennes et soutenant l'appel de la Ligue arabe à la démission du président syrien Bachar al-Assad. La Russie et la Chine ont voté contre, 17 autres pays se sont abstenus.