Les résultats du référendum des 14 et 15 février dans le nord du Kosovo constituent un signal à la communauté internationale et à tous les participants au règlement kosovar qui ne doit pas être ignoré, a estimé jeudi à Vienne le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
"C'est un signal (…), et ce serait, à mon avis, une erreur de l'ignorer. C'est un signal à Pristina, c'est un signal à Belgrade, c'est un signal à tous ceux qui cherchent a poursuivre leur participation au règlement des multiples aspects du problème", a déclaré devant les journalistes M.Lavrov.
Les quelque 35.000 électeurs dans quatre municipalités du nord du Kosovo, où les Serbes représentent une majorité écrasante, ont été invités à répondre par oui ou par non à la question: "Acceptez-vous les institutions de la prétendue République du Kosovo" (installée à Pristina)?
Selon les résultats provisoires, le non a largement dominé dans les résultats (99,5%). Le taux de participation au scrutin s'est élevé à 75%.
Pristina a dénoncé la tenue du référendum et en a attribué la responsabilité au gouvernement serbe, en l'accusant de prétentions territoriales.
De son côté, Belgrade a critiqué lui aussi cette initiative des Serbes du nord du Kosovo, en leur reprochant une tentative de se substituer au gouvernement serbe. Le président serbe Boris Tadic a même déclaré que ce référendum nuisait aux intérêts nationaux de la Serbie.
Les Serbes du nord du Kosovo ont organisé ce référendum pour dénoncer les concessions faites, selon eux, par Belgrade sous la pression de l'Union européenne, au profit du Kosovo indépendant.
Le scrutin s'est déroulé deux jours avant le 4e anniversaire de l'indépendance unilatéralement proclamée par la majorité albanaise du Kosovo, le 17 février 2008, que les Serbes du Kosovo et Belgrade refusent toujours de reconnaître.