A l'exposition, qui se tiendra du 1er au 3 mai prochain, on pourra voir les meilleurs prototypes de poignards, épées et sabres. La gamme de produits représente une centaine de types de produits.
Cela fait déjà deux siècles que Zlatooust est devenue le centre de production d’armes blanches en Russie. C’est ici qu’a été à nouveau découvert le secret du célèbre acier de Damas, perdu au Moyen-Age. Au 19e siècle, l’ingénieur-métallurgiste d’exception Pavel Anosov a forgé une épée, dont la qualité n’est pas inférieure à son prédécesseur légendaire. La lame pouvait couper facilement une écharpe en soie dans l’air, ce qui était irréalisable avec des lames aiguisées en acier britannique, très populaires à l’époque. Aujourd'hui, 14 entreprises artisanales de la ville de Zlatooust ont formé une guilde de maîtres-armuriers et ils font la promotion de leur production sur le marché mondial, affirme le directeur adjoint de la «Société russe des armes spécialisées», Andreï Poloushkine.
«Nous nous occupons également de la production des décorations», explique-t-il. «Il s’agit des souvenirs - épées, sabres, dagues, couvertes de nickel, d'or, ou noircies. Nous ne rivalisons avec personne, et faisons tout simplement notre travail. Par exemple les Japonais fabriquent des épées de samouraï. Probablement, ils peuvent produire une épée par an, s’il s’agit des épées de haute qualité. Il y a aussi des produits que nous produisons depuis longtemps, et qui sont très beaux et uniques. L'acier que nous produisons, est le meilleur du monde. Nous avons vu des couteaux étrangers analogues, et sommes arrivés à la conclusion, que notre acier est beaucoup plus résistant».
Selon le spécialiste, les armes sont soumises à un examen obligatoire avant les expositions. On mesure les propriétés mécaniques des produits: les propriétés perforantes, tranchantes et la résistance à la rupture. Sur tous ces indicateurs, la production de Zlatooust n'a pas d'armes égales, mais le principal avantage des couteaux venus d’Oural, c’est qu’ils restent toujours très bien affinés, explique Andreï Poloushkine.
«Pour tout chasseur, ou touriste le plus important – c’est l'aiguisage, le couteau doit rester bien aiguisé», dit-il. «Lors de la découpe d’un animal, le couteau ne doit pas devenir obtus, écaillé, et sa pointe doit toujours être fiable et solide».
Les lames des maîtres-armuriers de l’Oural sont différentes. Certaines sont lisses et brillantes, en acier inoxydable, s’autres sont modelées, fabriquées en acier de Damas noir. La technologie de leur fabrication demande beaucoup de travail. La tôle est d’abord soudée, puis elle est tordue et ensuite forgée. Avec l’emploi de ce procédé, un motif qui ressemble à un script arabe et des vagues de sable apparait sur la lame. Par ailleurs, les artisans ornent leurs produits de motifs de fantaisie - des scènes de chasse, des images d'animaux et d'oiseaux. On appelle d’ailleurs ces dessins «des gravures sur acier», a déclaré le représentant de la guilde des armuriers de Zlatooust Alexandre Nikolaev.
«Personne ne fabrique des gravures sur l’acier. Nous sommes les seuls à le faire, et nos produits sont uniques en Russie. Les mots ne sont pas suffisants pour le décrire. Il faut voir ces lames de ses propres yeux, lorsque dans les mains d’un expert, un véritable chef d’œuvre apparaît à la place d’un bout de fer. N’importe quel de nos couteaux est gravé et doré – à la hauteur d’une œuvre d’art».
L’exposition à Dubaï attire les Russes par la possibilité de remplir leur carnet de commandes et de parler du savoir-faire des maitres-armuriers de l’Oural. La marque de Zlatooust, peut devenir aussi célèbre que les autres symboles déjà connus de Russie, comme le bois peint de Khokhloma, ou la porcelaine de Gzhel. La guilde d’armuriers prévoit d’effectuer des voyages au Moyen-Orient, en Asie, en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. Une participation dans plus de 20 expositions en Russie et à l’étranger est également prévue cette année.