« Aujourd'hui, la flotte, c’est l'une des priorités de toute l'armée russe», a expliqué l’amiral. « C’est la Commission militaro-industrielle du gouvernement russe qui s’occupe de cette question. Des décisions importantes concernant la formation et la réalisation des commandes d’Etat pour la défense ont déjà été prises. Ainsi, d’ici la fin de cette année, le missile balistique « Boulava » sera mis en service. Il sera livré à la flotte en même temps que le sous-marin nucléaire « Iouri Dolgoruki ».
Cet événement est une étape importante pour le développement de la flotte à l’avenir, estime l'analyste militaire Vladimir Chtcherbakov.
« Des espoirs de nos forces nucléaires stratégiques navales sont liés avec le missile « Boulava », explique-t-il. « Si ce missile n’existait pas, notre triade nucléaire aurait été menacée à moyen terme. A la fin de l'année dernière, de nouveaux tirs d’essai ont été organisés, et ils se sont bien passés. Et cette année, le complexe devrait être mis en service. Après cela, ce sont les sous-marins « Iouri Dolgoriuki » et « Alexandre Nevski », qui devront être mis en service à leur tour. Car, tant que tout le complexe n’est pas lancé, il est impossible de mettre officiellement en service un sous-marin. Et maintenant, même le commandement de la marine a annoncé qu’au lieu de huit bateaux, la marine russe compte en acheter dix ».
Les experts considèrent que projet de conversion de tous les sous-marins nucléaires est une décision symbolique. Des missiles stratégiques « Liner » seront installés sur ces sous-marins. Il s’agit d’une version du célèbre missile « Sineva », qui a déjà fait ses preuves. Le potentiel énergétique des missiles « Liner » dépasse largement les missiles de la même catégorie dans les autres pays.
On pourrait considérer comme une étape importante du développement de la flotte la construction des sous-marins non nucléaires « entièrement nouveaux », équipés d’un système à propulsion indépendante de l'air. Selon Vladimir Vysotski, le complexe militaro-industriel possède déjà des élaborations technologiques importantes. Et on ne s’attendait à une telle productivité de la part du Bureau de construction « Roubine », où ces systèmes sont fabriqués, affirme l’amiral. Les nouvelles installations seront testées sur les sous-marins en 2014.
« L'installation subit actuellement ce qu’on appelle des essais au banc», explique Vladimir Shcherbakov. « Il s'agit d'un prototype, et non pas d’un spécimen industriel. Ce genre d’installations était fabriqué chez nous la dernière fois à l’époque soviétique, il y a déjà plusieurs dizaines d’années. Nous n’avons pas d’expérience de leur fonctionnement, tout comme l’expérience de leur production industrielle. Par conséquent, il faudra encore porter tout cela au stade de l'échantillon, et puis l’installer sur un navire. Je doute fort qu’on y arrive avant la date limite – 2014 ».
Les experts que la déclaration sur la construction d’un porte-avions russe de nouvelle génération, est des plus frappantes. L'amiral a déclaré que le porte-avions pourrait opérer «dans n’importe quel milieu» : dans l'air, dans l'eau, sous l'eau et dans l'espace. Les navires actuels sont capables de se déplacer dans les deux premiers milieux et partiellement dans l’espace. Mais la Russie a vraiment besoin d'un bond en avant, a déclaré Vysotski. Elle a besoin d’un porte-armes combiné de nouvelle génération. Et si on commence à la fabriquer maintenant, ce seraient des modifications des modèles actuels, le russe «Amiral Kouznetsov» et «Enterprise» américain. C’est pourquoi, avant 2014, on pourra uniquement développer le projet, a déclaré le commandant de la marine. Et la Russie possède maintenant les moyens techniques et matériels pour le réaliser, a expliqué dans un entretien à Voix de la Russie le conseiller du chef de l’état-major russe, l'amiral Igor Kassatonov.
« Après toutes les procédures qui sont associées avec le déploiement des chaînes technologiques et la formation du personnel, je pense que le commandant en chef a raison, et ce système pourrait être réalisé plus tôt», a-t-il dit. « Il pourrait être construit dans de brefs délais en fonction de nos besoins et positions doctrinales. Les coûts sont très élevés. Mais Poutine a déclaré que la flotte obtiendra un financement à la hauteur de quelques trillions de roubles. Ce sont ces fonds, qui seront dépensés ».
Il faut ajouter qu’au total avant 2020, 5 trillions de troubles (200 milliards de dollars) seront débloqués par l’Etat pour la modernisation de la flotte. En plus de l'acquisition des navires de surface et des sous-marins, on prévoit également une reconstruction des bases navales.