Le principal ombudsman russe en charge des droits de l’enfant a raconté quelles difficultés avaient été rencontrées lors des négociations d’un accord russo-américain relatif à la coopération en matière d’adoption. Avant que les Américains aient accepté de travailler sur ce document, il y a eu plusieurs accidents impliquant les enfants russes adoptés. La goutte qui a fait déborder le vase, c’était le cas d’Artem Saveliev, huit ans, renvoyé par sa mère adoptive à Moscou avec une lettre de renonciation. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a alors déclaré vouloir suspendre les adoptions des enfants russes par les Américains jusqu’à ce qu’un accord bilatéral ne soit signé afin de définir toutes les obligations incombant aux parents adoptifs. Le président russe Dmitri Medvedev a soutenu cette initiative. Ce n’est qu’après cela que Washington a accepté de négocier un accord.
Selon Pavel Astakhov, le principal problème tenait à l’absence du contrôle par les autorités du processus de la légalisation des enfants russes aux Etats-Unis.
Ce nouvel accord prévoit que cette obligation incombe non seulement aux parents adoptifs mais aussi aux instances étatiques. A noter que nous avons commencé par ce à quoi les Américains ne se lassaient pas à faire référence en disant que la juridiction de l’Etat fédéral ne saurait pas être effective dans tous les Etats fédérés. Avec Sergueï Lavrov nous avons essayé un truc intéressant en proposant de joindre à l’accord une annexe qui aurait la même force que l’accord lui-même et qui dressait la liste de tous les organismes de tous les Etats fédérés auxquels incombait l’obligation de contrôler les conditions de vie des enfants adoptés.
Pavel Astakhov reconnaît que l’absence d’un tel accord résultait partiellement des abus de la part des fonctionnaires russes. Aujourd’hui personne ne peut dire combien d’enfants russes ont été adoptés par les étrangers et où ils habitent en ce moment. Il s’agit peut-être de plus de 100 000 enfants adoptés par les Américains. Il est grand temps de mettre en œuvre des programmes d’aide à la famille et de créer un service de patronage pour les adoptants, estime Pavel Astakhov pour qui les enfants russes doivent rester en Russie. Le délégué aux droits de l’enfant prépare actuellement le programme La Russie sans Orphelins qui sera prochainement soumis au président russe. Si le programme a le feu vert, il n’y aura pas plus d’orphelins en Russie d’ici à cinq ans, est convaincu l’ombudsman russe.