Le Festival Russenko a rassemblé plus de 10 000 spectateurs. Nous allons vous faire part aujourd’hui de la réalisation pratique des interactions dans le domaine culturel et pas seulement, entre nos deux pays. En pleine conformité avec les annonces et les publicités dans tout le Paris de la fin du mois de janvier, cette année ce sont les interprètes russo-français qui se sont vu passés au-devant de la scène : ce qui est parfaitement naturel : nous assistons à l’année de La Langue et des littératures russes en France - 2012 : c’était affiché dans tous les programmes. Il y a même un prix spécial pour la meilleure traduction du russe vers le français.
Notre correspondant en France Klimouk Evgueny a pris l’interview à une interprète officielle du festival, celle qui avait assuré la compréhension mutuelle entre les plus grands représentants lors de ce forum culturel. Il a demandé à Svetlana Pankova de parler du développement des relations entre nos peuples ces 30 dernières années. Témoin oculaire de ce développement, elle a pu constater avec le sérieux de l’experte de linguistique comparative auprès de la Cour Suprême de France un essor considérable des rapports entre les cultures russe et française.
Svetlana Pankova réside depuis déjà trente ans en France. Durant ce temps beaucoup a changé dans la sphère des rapports entre la France et la Russie. Il y a trente ans c’était différent, n’est-ce pas ?
En effet, quand je suis venue il y a trente ans, c’était une coopération assez limitée. Les Français connaissaient le Bolchoï, le ballet Moïsseïev et le Cirque russe, et c’est, peut-être, tout ce qu’ils savaient de la culture de notre pays. Bien sûr, en comparant avec ce qu’il y a à présent. On organise tant de manifestations culturelles, et pas uniquement au niveau de ballet, mais, par exemple, beaucoup de rencontres littéraires, d’expositions. Actuellement les Français connaissent incomparablement mieux la culture russe. Et on doit dire que même à la télévision française on passe beaucoup plus d’émissions culturelles sur la Russie.
En poursuivant des exemples de l’interaction culturelle, je me permettrais de passer au vôtre. A ce que je sais, vous n’êtes pas uniquement interprète ?
J’enseigne ici le droit russe. Après l’école n°15 à enseignement approfondi de la langue française, rue Arbat, j’ai terminé mes études avec des mentions excellentes à l’Université linguistique Maurice Thorez de Moscou.
C’est presque mon cas aussi : une école à enseignement approfondi du français et puis le diplôme avec des mentions excellentes de la même Université.
Après j’ai soutenu ici, à Paris, ma thèse d’études postuniversitaires pour la linguistique avant de commencer mes études en droit. A présent j’enseigne à l’Université de Nanterre le droit européen des pays d’Europe de l’Est et de Russie et je travaille auprès de la Cour suprême de France. Là il est question de mes activités dans le domaine du droit comparatif. J’aide même les juges à clarifier certaines questions, et pas seulement à faire des traductions certifiées.
Votre cas illustre fort bien l’interaction étroite entre nos pays…
Oui, dans la sphère du droit nous avons une coopération fructueuse et, je dirais, mutuellement avantageuse pour les deux pays, mais c’est surtout sur le terrain de la culture. Les ambassadeurs de France et de Russie ont beaucoup fait ces années-ci. M. Avdéïev, comme M. Orlov ont énormément contribué pour faire connaître et rayonner la culture russe en France. Un grand travail a été accompli à cet effet. On planifie même de construire un centre culturel au cœur de Paris, sur le quai, non loin de la Tour Eiffel. Il s’agit d’un grand projet. En plus de l’église russe il y aura un grand centre culturel. C’est ce qui manquait depuis longtemps.
L’église orthodoxe existe, et un centre culturel s’ajoutera à elle…
Oui, mais c’était construit il y a longtemps, l’église date encore de la première vague de l’émigration russe, et depuis ce temps la Russie n’avait rien fait en France jusqu’à ces derniers temps, et d’ailleurs, en juin 2011 un monument aux Cosaques russes a été inauguré sur les Champs-Elysées.
Ils vont aussi défiler sur les Champs-Elysées lors des solennités du bicentenaire de la guerre de 1812.
En effet, mais à présent il y a là encore un beau monument. Et il m’est très agréable que la Russie ait repris une telle coopération culturelle et que les Français sachent maintenant autrement plus sur la Russie. Dommage qu’on enseigne beaucoup moins le russe en France, mais au plan des échanges culturels et des connaissances plus amples des Français sur les Russes et la Russie – le progrès est évident !