La conception de l’aménagement de ce terrain dans le quartier historique Zariadié au bord de la Moskova est étudiée presque par le monde entier. Des architectes de renom russes et étrangers, ainsi que de simples citoyens ont jusqu’au 15 mars pour formuler leurs idées.
C’est le Premier ministre Vladimir Poutine, qui a proposé de tracer un parc à la place de l’hôtel soviétique connu, construit en 1967 et démonté vers 2010. Cette proposition est logique, puisque Moscou, surtout son centre historique, manque de zones vertes: parcs et squares. Et c’est pour la première fois que des conceptions architecturales de développement du centre-ville sont débattues aussi largement.
Les idées énoncées sont bien variées: aménager un parc ou bien construire dans cette zone des musées, des parkings, des boutiques de souvenirs, etc. Une telle symbiose architecturale existe dans de nombreux pays, explique le chef de la chaire de la gestion de l’essor territorial auprès de l’Académie de l’économie nationale Viatcheslav Glazytchev.
C’est un terrain considérable, près de 13 hectares. Cela peut être fait avec délicatesse, vivacité et de manière intéressante, en incluant des orangeries et des jardins partiellement couverts, de petits magasins, des ateliers, des studios de ballet, n’importe quoi.
Paradoxal, mais ces innovations architecturales dans le quartier historique de Zariadié s’inscrivent dans une tradition. Ce coin ancien de la capitale russe, peuplé dès le 12e -13e s., reste depuis l’époque soviétique la place des expérimentations architecturales les plus radicales. En 1967 on y a construit l’hôtel «Rossia», devenu l’un des plus grands en Europe. Il abritait une vaste salle de concerts, où se sont produits des collectifs et des artistes les plus connus. Pour cette raison, au cours des discussions du projet en question on a évoqué plus d’une fois l’idée d’édifier ici une grande salle de concerts, dit Boris Ouborevitch-Borovskiï, président de l’association architecturale de Moscou.
On connait des précédents dans l’histoire de Moscou, lorsque le développement des territoires à proximité du Kremlin a eu une réaction controversée. Ainsi les sculptures de personnages de contes russes, apparues dans les années 90 sur la place du Manège, étaient longtemps appelées avec sarcasme «Disneyland» par les Moscovites, récriminant contre la discordance entre elles et l’ensemble architectural historique. Peut-être que maintenant, quand le projet est soumis aux larges débats, qu’on parvienne à exclure de tels incidents fâcheux.