L’adoption d’ACTA a pris des années, ses lobbistes étant notamment des sociétés audiovisuelles, selon le professeur, spécialiste dans les renseignements concurentiels Evguéni Youchtouk. « On veut mettre en place des mesures très dures. Il s’agit notamment du contrôle douanier des supports informatiques, tels que les notebooks, les téléphones, etc. qui pourraient contenir des fichiers illégaux. Si on les trouve , les dispositifs seront confisqués, et le propriétaire, pénalisé. Le contrôle des fournisseurs sera également élargi, il est déclaré que cela concerne ceux qui propagent la teneur illégale. Le droit de surveiller le trafic internet, sous prétexte de la lutte contre la contrefaçon, signifie que beaucoup de gens voudront en profiter ».
Evguéni Youchtouk est sûr : la haine contre l’ ACTA est stimulée et financée par des sociétés qui gagnent grâce à la piraterie et le durcissementest une menace pour leur business. Un autre expert dans le domaine des renseignements concurentiels de la société « Dialogue-Naouka » Andreï Massalovitch, au contraire, est persuadé que les problèmes viennent du niveau plus élevé.
« L’ACTA n’est pas l’unique accord dans le monde soutenu par des associations des titulaires. Aux USA il y a deux projets de loi SOPA et PIPA qui suscitent la haine des internautes. Celle-ci étant d’une telle ampleur, que le Sénat US a dû reporter leur examen », a dit Andreï Massalovitch dans son interview à la « Voix de la Russie ».
Ce ne sont pas que des heurts frontalièrs concernant les projets de loi sur SOPA, PIPA ou ACTA. On y voit un processus uni, à savoir le colonialisme internet. A présent, plusieurs grandes puissances qui se considèrent démocratiques viennent de découvrir encore un Etat qui n’appartient à personne, c’est l’internet . Et ces derniers ont voulu le transformer en sa colonie, en y introduisant leurs règles de jeu. Actuellement, les ressources internet coûtent les yeux de la tête, ce sont elles qui suscitent la guerre, c’est pourquoi je pense que dans la plus grande mesure ce ne sont pas les internautes qui y sont mêlés mais des services spéciaux et leurs cybersoldats.