La coopération entre la Russie et l’OTAN concernant l’Afghanistan grandit. Le réseau de distribution du Nord qui achemine à Kaboul plus de 50% de marchandises non-militaires nécessaires à l’ISAF passe par la Russie. Mais en plus de dix ans l’OTAN a accumulé en Afghanistan une quantité de matériel, et pour l’évacuer, comme c’est prévu d’ici la fin 2014, il faut du temps et des moyens considérables.
Il y a 18 mois, Bruxelles a proposé à Moscou une idée sur le retour transit des marchandises depuis l’Afghanistan vers l’Europe qui combinerait leur acheminement aérien aussi bien que terrestre, celui-ci ayant des avantages incontestables, selon le directeur du Centre de la sécurité internationale de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales Alexeï Arbatov.
Le point d’escale permet de transporter plus de marchandises, car les avions consomment moins de combustible ce qui augmente l’efficacité du pont aérien.
Après l’étude minutieuse de différentes variantes, les experts russes et otaniens ont choisi Oulianovsk dont l’aéroport et l’emplacement des voies ferrées conviennent au mieux à ces fins. La création de la base logistique dotée d’un terminal de douane y est prévue. Les marchandises depuis l’Afghanistan y seront transportées par la voie aérienne, et depuis par le chemin de fer, à Riga ou à Tallinn. L’accord pertinent est déja fait, il attend la validation du gouvernement de Russie.
Initialement, la voie transitaire de l’OTAN à Kaboul passait par le Pakistan, mais en 2011 les relations entre l’alliance et Islamabad se sont sérieusement dégradées, selon l’expert du portail Afghanistan.ru Dmitri Verkhotourov.
La coopération avec le Pakistan est impossible, car cet itinéraire est devenu trop dangereux, les Américains accusent ce pays de la coopération avec les talibans. Donc, les Etat-Unis et l’OTAN n’ont pratiquement pas de choix.
Certes, il y a d’autres itinéraires pour acheminer les marchandises en Afghanistan, en dehors de celui passant par la Russie : via la Géorgie, l’Azerbaïdjan, la mer Caspienne et la Turkménie, dont les capacités sont très limitées. Et il reste encore l’Ouzbékistan. L’OTAN a déjà fait des démarches dans ce sens, mais ce pays craint que l’escale à ces frontières ne donne un essor au trafic de drogues depuis l’Afghanistan. C’est pourquoi l’Ouzbékistan n’est pas d’accord, en tout cas, pour le moment. Et la coopération avec la Russie permet à l’alliance de résoudre bon nombre de problèmes, estime le politologue Alexeï Arbatov.
L’OTAN se penche vers la coopération avec la Russie qui est un partenaire fiable et n’avance pas des demandes supplémentaires, ne faisant pas lier l’accord sur le transit avec des circonstances politiques qui sont, dans ces pays d’Asie centrale, assez difficiles au point jusqu’à l’apparition d’un embarras politique.
L’acheminement des marchandises depuis l’Afghanistan sera lucratif pour les transporteurs russes. Et Moscou ne fera que gagner dans l’arène mondiale.