Comment voyez-vous l’avenir du système électoral russe ? Comment doit se faire le choix des candidatures au poste de gouverneur ? Voyez-vous une perspective d’amendements à la Constitution nationale, touchant les élections au Conseil de Fédération, chambre haute du parlement ? Ce sont les questions adressées à Vladimir Poutine par Viatcheslav Nikonov, qui dirige le fonds « Politika ».
J’ai toujours attiré l’attention, la vôtre et de l’opinion, à ce que notre pays était compliqué et unique, dans ce sens que nous avons des formations administratives ethniques rattachées aux territoires. Mais nous devons exclure la constitution de quelques partis politiques se réclamant de quelque peuple, sinon nous risquons de voir le pays divisé. Je parle justement de la perspective, de l’avenir du pays. Quant à l’élection des gouverneurs, la société a approché l’étape où il devient possible et il faut amener au pouvoir des dirigeants des régions. Mais là aussi il faut agir avec précaution.
En poursuivant le sujet des élections libres des gouverneurs, M. Poutine a relevé qu’il fallait élaborer des instruments qui auraient garanti la participation directe des citoyens aux élections régionales et auraient exclu une éventuelle montée de nationalisme et de séparatisme dans le pays.
Ensuite il a été question des directions et des idées concrètes que le futur président entendait mettre en œuvre, s’il était élu. Le directeur du Centre des études est-européennes Andreï Okara s’est intéressé aux tendances magistrales d’un troisième mandat présidentiel de M. Poutine :
Durant le premier et le deuxième mandat présidentiel j’ai sans cesse réfléchi à la possibilité de faire en sorte que le sort de la Russie ne dépende plus d’une, deux ou trois personnes. A la façon de créer un système qui permettrait de garantir – évidemment et sûrement – la souveraineté, et qui puisse à la fois réagir vivement à tous les impératifs du moment. Et c’était une super-tâche de tout temps.
Au cours de l’entretien le Premier ministre a émis des critiques à l’adresse de ses rivaux aux prochaines élections, tout en remarquant que tous les candidats étaient des gens intelligents et raisonnables, avec lesquels il avait de bonnes relations.
M. Poutine a cru bonnes certaines idées émises par les candidats. « Interdire à l’Etat et à des compagnies publiques d’être propriétaires des médias et d’avoir une participation au capital des ceux-ci est une idée assez raisonnable, proposée par Mikhaïl Prokhorov, a dit M. Poutine. Je pense que nous devons évoluer dans cette direction ». En même temps, le chef du gouvernement s’est opposé à une privatisation des chaînes de télévision nationale.