La résolution nécessite une mise au point

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La Russie et la Chine ont bloqué la résolution sur la Syrie dans le Conseil de Sécurité de l'ONU. Moscou trouve cette variante précipitée, équivoque et non réalisable.

On savait d'avance comment Moscou voterait dans le Conseil de Sécurité.  Le  ministre des affaires étrangères de Russie Sergeï Lavrov, dans son intervention à la conférence sur la sécurité à Munich, a appelé le projet actuel de résolution mal travaillé. Dans le texte restaient des points très équivoques. Lesquels –  Lavrov l’a expliqué aux journalistes après l'intervention à Munich.

Il y a deux blocs de  problèmes. Le premier est lié avec  le caractère trop concret dans la partie des exigences au régime et, au contraire, le caractère trop flou des formules  lorsqu’il est question de la description des actions des groupes armés, qui s'occupent, entre autres, de  l'intimidation des citoyens, en violant aussi les droits de l'homme, qui attaquent des institutions publiques etc. Je citerai seulement un exemple. Dans la liste assez vaste des exigences au gouvernement de la Syrie, il est  dit qu'il doit retirer ses forces de sécurité et les unités  de l'armée de toutes les villes et localités et les cacher dans les  casernes. Nous avons proposé  un  supplément tout à fait naturel,  à mon avis,  – «simultanément avec la cessation de la violence du côté des groupes armés et de la prise par ceux-ci des quartiers municipaux» - c’est ce qui  se passe là réellement, et nous connaissons cela.

Sans ces corrections, a expliqué Lavrov, la résolution ressemble plus à l'appel au gouvernement de  partir unilatéralement des villes.  Il est très difficile de s'imaginer qu’un chef du pays consente à remettre le pouvoir entre les mains des milices  illégales armées. Dans ce cas, soit  le Conseil de Sécurité  adopte  une résolution non réaliste, soit il  propose d'entrer dans une guerre civile soutenant une des parties du conflit. Toute aussi irréalisable, selon l'avis de Sergeï Lavrov, semble la deuxième exigence.

Le deuxième bloc des problèmes concerne l'objet du dialogue national et sa réalisation. Dans l'initiative de la Ligue Arabe adoptée  en novembre de l'année passée, il  est nettement dit que toute  intervention externe est inadmissible, qu’il faut mettre en marche le dialogue national avec la participation de toutes les forces politiques syriennes et sans une anticipation des résultats d'un tel dialogue.

Dans le projet de résolution bloqué à la veille, il est noté que le dialogue doit être commencé, sans prédéterminer le résultat. Cependant ensuite, en se référant sur  la  décision de la Ligue Arabe prise plus tard, le 22 janvier, il est dit que le dialogue doit entièrement correspondre au planning prévu par cette décision de la Ligue. Le premier pas, c’est l'exigence de la démission du président Bachar Assad. La Russie a proposé  un planning moins dur. Ces remarques, a communiqué le chef du Ministère des Affaires étrangères de Russie, notre pays les  a transmises au CS par écrit.

Les corrections russes ne demandent pas quelques gros efforts. Elles s'appuient sur des faits objectifs, y compris exposées dans le rapport des  missions des observateurs de la Ligue Arabe ainsi que sur la nécessité de respecter les principes initialement coordonnés de l'initiative de celle-ci  que le dialogue doit commencer, sans prédéterminer les résultats, et donc, sans conditions préalables. 

La variante initiale de la résolution «marocaine» était améliorée, y compris sous l'influence de la Russie. Sergeï Lavrov a marqué que  le chapitre  sur les sanctions n’y était plus. L'exigence de la Russie y était fixée – la résolution n’autorisait pas quelques actions suivant  l'article 42 de la Charte de l'ONU, c'est-à-dire ne permettait  pas les tours  de force pour l'intervention dans la crise syrienne. Mais, au dire du représentant  permanent  de Russie à  l'ONU Vitaly Tchourkine, le travail accompli n'était pas mené à bon terme.

Au CS, on essaie de faire adopter le projet de résolution sur la Syrie. Lavrov a rappelé que la résolution  1973 sur la Libye était, elle aussi, adoptée à la hâte.  Mais en mars de 2011, on aurait bien pu concrétiser des détails. Maintenant, l’accomplissement du  mandat onusien nécessite une investigation. Voilà pourquoi  la Russie  comprend l’expression «le scénario libyen» dans un sens négatif.

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