La confrontation des alliances: la recette d’hier

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La Russie et l'Europe doivent renoncer à l'héritage de la Guerre froide et signer un pacte de confiance mutuel. L'Europe a besoin d'un pacte de paix, qui puisse mettre fin à cette époque résolue.

C'est ce qu'a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la Conférence internationale sur la sécurité à Munich. La Russie a depuis longtemps préparé une version de ce pacte.

Le Renforcement de la sécurité dans l'espace euro-atlantique, ce n’est pas un thème nouveau le processus de paix international. Mais aujourd'hui, il y a beaucoup de raisons de voir les choses différemment. En 2011, il est devenu évident que la nature des relations internationales est en pleine mutation. Ce qu'on appellera plus tard « le tournant de l'histoire », passe devant nos yeux.

Selon le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, l’illustration de cette transformation est visible avec l'émergence de la Chine et le renforcement du pouvoir économique et l'influence politique dans la région Asie-Pacifique. Le principe des vases communicants est également applicable à la politique:  il y a un rétrécissement relatif de l'impact et des possibilités de l'Occident, qui était traditionnellement considéré comme un « moteur » du développement mondial. La Russie ne peut pas ne pas prendre en considération ce facteur, malgré le fait que l'Union européenne reste le principal partenaire économique et commercial du pays.

Dans le même temps, l'OTAN demeure la structure la plus puissante et efficace dans le domaine de la sécurité dans le monde. Mais la Russie ne peut pas considérer l’Alliance comme son « partenaire ». Cependant, lors du sommet du Conseil Russie-OTAN en novembre 2010 à Lisbonne, les dirigeants ont décidé de construire une relation de coopération stratégique. En un an et demi cela devient clair - aucune action concrète n’a été effectuée dans cette direction.

« L'Europe a besoin d'un pacte de paix, qui puisse mettre fin à la guerre froide, car la coopération vaste entre les deux côtés ne peut être construite que sur une plate-forme de confiance », a indiqué le ministre des Affaires étrangères. « Et étant donné que tout le monde se souvient du proverbe russo-américain « fais confiance, mais vérifie», un tel pacte devrait être juridiquement contraignant. Ce sont ces considérations qui ont conduit à proposer en 2008 l'idée de conclure un Traité de sécurité européenne. Une sécurité égale et indivisible pour tous - il est difficile d'argumenter cette condition, si nous restons fidèles aux principes d'équité ».

Avant le discours du ministre russe, le Secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen a à nouveau déclaré publiquement qu’un partenariat stratégique entre la Russie et l'Alliance serait bénéfique à tous, et les relations entre la Russie et l'OTAN sont loin d'avoir épuisé leur potentiel.

Le spectre des problèmes de sécurité en Europe est assez large – il va du contrôle des armements conventionnels jusqu’à la défense antimissile. Mais la question non résolue de la défense antimissile européenne pourrait provoquer une querelle. Toutefois, Lavrov a proposé de faire appel à l'expérience de la lutte commune contre le terrorisme et la piraterie. Près de 70 délégations internationales se sont réunies dans la salle des célébrations de l'hôtel Bayerisher Hof. Lavrov a partagé avec elles la vision de la Russie sur la sécurité dans la région euro-atlantique et dans d’autres régions du monde.

« A long terme, on aurait pu travailler sur la construction d'un vaste espace de sécurité commun, constitué d'un anneau relié à des segments régionaux, dont les membres pourraient être liés à des engagements juridiques et politiques complexes », a-t-il expliqué. « L'un de ces segments pourrait être une zone de couverture de notre projet du traité sur la sécurité européenne – les États membres de l'espace de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), au sein de laquelle il serait très utile de développer la coopération pratique entre l'OTAN et l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC). Nous nous prononçons en faveur de ce processus depuis de nombreuses années, mais ne pouvons obtenir une réponse claire de la part des cotés intéressés. Le problème de construction de l’architecture de la sécurité en Asie-Pacifique devient de plus en plus d’actualité, et nous espérons participer à un débat de fond concernant l'initiative de Dmitri Medvedev et du président chinois Hu Jintao qui a été avancée en septembre 2010 à Pékin ».

Les segments suivants que le ministre a qualifiés de possibles, seraient l'Afghanistan, le golfe Persique, le Moyen-Orient et le Caucase du Sud, avec des garanties collectives des obligations de la Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud à ne pas recourir à la force. Mais même dans ces zones, qui ne sont pas incluses dans les segments proposés, la Russie ne va pas soutenir les schémas, ce qui pourrait provoquer une autre série de confrontations dans les relations internationales, a déclaré Sergueï Lavrov.

« Nous ne participerons pas dans les structures, destinées à contenir la Chine, notre voisin et partenaire stratégique », a-t-il expliqué. « L'alignement des alliances opposées – c’est une recette pour cette période, qui, en termes modernes, pourrait se traduire par un glissement vers une catastrophe mondiale. Nous considérons que les idées d’une construction centrée sur l’OTAN de la sécurité mondiale grâce à la création de « passerelles » entre l'OTAN et ses partenaires est contreproductive. Des germes de confrontation sont contenus dans ces idées, ce qui est déjà évident dans la région Asie-Pacifique ».

L’année dernière, Sergueï Lavrov et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton ont échangé les documents de ratification sur le traité START, et après cela, un accord a officiellement entré en vigueur. Actuellement, un nouveau document sur ce thème se prépare. Le Conseil de sécurité a examiné le texte de la résolution sur la Syrie. La semaine dernière, Hillary Clinton n’a pas réussi à joindre Sergueï Lavrov par téléphone pour discuter avec lui sur le projet de résolution concernant la Syrie. Le chef de la diplomatie russe se trouvait à ce moment-là en Australie. Mais lors du premier jour de l'ouverture de la conférence, les ministres des Affaires étrangères ont également discuté de l'avancement de toutes les résolutions du Conseil de Sécurité. A Munich, Lavrov et Clinton ont eu l’occasion de revenir sur ce thème. Leur rencontre a eu lieu en marge de la Conférence. Pendant ce temps, le vote sur la résolution devrait se dérouler ce samedi  au Conseil de sécurité.

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