La compagnie aérienne hongroise Malev a annoncé sa faillite et a annulé ses vols sur toutes les directions. Des milliers de passagers ne savent plus comment se rendre au point de destination. La Hongrie perdra une bonne partie de recettes budgétaires, ainsi que le reste de confiance des investisseurs. Les experts l’attribuent à la crise de la zone euro.
Les avions de Malev sont restés cloués au sol ce matin pour la première fois depuis 66 ans de l’existence de la compagnie. Les problèmes financiers du transporteur aérien ont commencé depuis longtemps. L’Etat cherchait à le soutenir jusqu’au dernier moment, en espérant que cet actif intéresserait des investisseurs privés étrangers. Parmi les repreneurs en puissance on mentionnait Hainan Airlines chinoise et des fonds privés des Emirats Arabes Unis. Mais finalement aucune proposition d’achat n’a été faite. Au début de 2012 la dette de Malev représentait près de 200 millions d’€. Et les sous-traitants de la compagnie aérienne ont réclamé des payements plus importants pour leurs services. Et pour ne pas accroître encore sa dette, la compagnie a annoncé sa faillite. La banqueroute de Malev est une nouvelle conséquence de la crise financière en Europe, estime l’analyste de l’agence «Investcafé» Kirill Markine.
«L’endettement et la situation compliquée dans la zone euro exercent une pression sur l’économie de l’UE. Les uns après les autres, les pays déclarent que leurs besoins sont incompatibles avec leurs possibilités, on enregistre un déficit budgétaire cuisant, les dettes des pays continuent d’augmenter, et ils ne sont pas en mesure de les rembourser. C’est ce qu’illustre très bien le cas de la Grèce. La situation avec la compagnie aérienne hongroise montre que cela va continuer. Personne ne va pas sauver les pays européens sauf eux-mêmes. L’unique espoir est associé au business privé. D’autre part, la zone euro n’est pas très attrayante en ce moment au regard des investissements».
A la fin de 2011 l’agence Fitch a abaissé considérablement la notation souveraine de la Hongrie. Alors le gouvernement hongrois l’a qualifié d’une «attaque financière», en déclarant que la Hongrie, au contraire, commençait à se remettre de la crise. La faillite de Malev indique précisément que les analystes de Fitch avaient raison.
Ajoutons qu’à présent l’essentiel du transport des passagers de Malev sera assuré par le transporteur budgétaire hongrois Wizzair. Le problème est que cette compagnie a une autre géographie des lignes aériennes et par exemple, n’effectue pas de vols en Russie. Les passagers devront réserver des places pour des vols des compagnies d’autres pays. Probablement, les passagers russes seront repris par Aeroflot.