Sur cette toile de fond les députés du Bundestag ont voté le 26 janvier à majorité des voix un nouveau renouvellement de douze mois de la présence du contingent de la RFA en Afghanistan.
De premiers soldats allemands ont été envoyés à Hindou-Kouch au début de 2002, 53 hommes y ont trouvé la mort, plus de 200 ont été grièvement blessés. Or les plaies invisibles, troubles psychiques des militaires retournant d’Hindou-Kouch, se sont avérées non moins graves. Des problèmes avec la santé psychique ont été enregistrés déjà chez près de 2 mille hommes. Et leur nombre continue d’augmenter.
Comme l’a rappelé Sergueï Oznobichtchev, directeur de l’Institut des évaluations stratégiques dans l’interview à la Voix de la Russie, les Etats-Unis avaient déjà connu ce problème après la fin de la guerre au Vietnam et la Russie – après celle des hostilités en Afghanistan. Vient le tour des pays de l’OTAN, dont les soldats ont pris part aux combats en Bosnie-Herzégovine, en Macédoine, au Kosovo, et à présent à Hindou-Kouch.
«Le syndrome de guerre est une chose bien douloureuse, dit M. Oznobichtchev. Il peut s’agir d’une génération perdue. En réalité on a une dépréciation de la vie humaine. Alors que celle-ci, comme les libertés civiques, est une priorité de toute société civilisée».
Pour rester objectif, il convient de dire que la décision du Bundestag sur le renouvellement du «mandat afghan» prévoit aussi le début d’une réduction graduelle des effectifs du contingent allemand. Selon les propos du ministre de la Défense Thomas de Maizière, tenus au Bundestag, une partie des militaires de RFA resteront en Afghanistan même après 2014. Entre temps, les médecins militaires ont leurs propres soucis. Selon le journal médical Deutsches Ärzteblatt, sur les 42 postes de psychiatres dans la Bundeswehr il reste encore à pourvoir 14.