Une "révolution orange" selon le scénario ukrainien n'est pas possible en Russie, a déclaré vendredi à Davos l'ex-ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine, ajoutant qu'il ne souhaitait pas une telle évolution de la situation dans son pays.
"Je pense qu'un tel scénario ne se produira pas. Qui plus est, je n'accepte pas ces scénarios (…) où des modifications entre deux tours du scrutin (lors de la présidentielle de 2004 en Ukraine, ndlr) n'interviennent pas dans le cadre du droit, mais sous pressions", a dit M.Koudrine, répondant à la question sur l'éventualité d'une réédition en Russie du scénario ukrainien, où la contestation avait débouché sur la "révolution orange".
Tout en critiquant ces derniers temps les autorités russes et ayant participé à un grand rassemblement contre les fraudes lors des législatives du 4 décembre, M.Koudrine estime nécessaire de s'appuyer sur les institutions en place, tout en les perfectionnant.
"Le président Medvedev vient de soumettre (au parlement, ndlr) un paquet de lois en vue de perfectionner le système électoral (…) et nos futures élections seront plus transparentes", a affirmé l'ancien ministre.
En 2004, lors de l'élection présidentielle en Ukraine, une lutte âpre s'est déroulée entre Viktor Iouchtchenko et le leader du Parti des régions, Viktor Ianoukovitch, alors premier ministre et aujourd'hui président du pays depuis 2010.
Après la publication des résultats du scrutin par la Commission électorale centrale (CEC) d'Ukraine proclamant la victoire de Viktor Ianoukovitch, le 22 novembre 2004, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Kiev et d'autres villes du pays pour protester contre les fraudes électorales. Ce jour est considéré comme celui du début de la "révolution orange". La Cour suprême ukrainienne a décidé la tenur d'un nouveau scrutin à la suite duquel Viktor Iouchtchenko a été élu président.
