Le ministre français de la Défense Gérard Longuet s’est rendu à Kaboul pour rendre hommage aux soldats tués sur la base militaire en Afghanistan et pour s’entretenir avec le président Hamid Karzaï, les ministres de la Défense et de l’Intérieur, ainsi qu’avec des responsables de l’Otan.
A l’issue de sa visite Longuet présentera à Sarkozy un rapport sur la situation dans le pays en fonction duquel une décision sera prise quant au sort des forces françaises en Afghanistan.
Ce thème sera également central pendant l’entretien entre Sarkozy et Karzaï le 27 janvier à Paris.
Vendredi, quatre soldats français ont été tués par un agent taliban revêtu de l'uniforme de l'armée afghane. Quinze autres Français ont été blessés, dont cinq grièvement.
Le taliban meurtrier a été appréhendé. Il s’agit d’un déserteur afghan de 21 ans qui passé du côté des talibans.
Dans un discours à Paris devant le corps diplomatique, Sarkozy a annoncé vendredi que la France se retirait des opérations militaires en Afghanistan. La France suspend son aide militaire à l’armée afghane, ainsi que la coopération dans la formation des soldats afghans.
D’après la déclaration de Sarkozy, la France retirerait son contingent avant le délai prévu si Kaboul ne garantissait pas la sécurité des militaires étrangers.
François Hollande, principal rival de Sarkozy à la présidentielle du 22 avril, a été plus direct. Dans une déclaration à France Presse après l’attentat, il a appelé à retirer les troupes dès cette année. A cet égard, les experts de Paris expliquent que les deux hommes politiques sont contraints de tenir compte des dispositions antimilitaires au sein de la société. D’après les sondages, les Français désapprouvent depuis longtemps la campagne de l’Otan en Afghanistan. 55% des interrogés se prononcent pour la cessation de la guerre le plus rapidement possible.
Toutefois, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton doute que la France retire rapidement ses troupes d’Afghanistan. "Nous entretenons des contacts étroits avec nos collègues français, et nous n’avons aucune raison de penser que la France cessera de participer au processus complexe de transfert des responsabilités concernant la sécurité en Afghanistan aux autorités locales conformément aux accords de Lisbonne", a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Washington après un entretien téléphonique avec le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.