S&P dégrade l'Europe

S&P dégrade l'Europe
S&P dégrade l'Europe - Sputnik Afrique
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Les financiers européens se sont levés de mauvais pied samedi. Et pour cause parce que l’agence de notation S&P a simultanément dégradé la note de neufs pays de la zone euro. Si cela ne change rien pour les outsiders comme Chypre ou le Portugal, la perte par la France de la note de crédit la plus élevée est au contraire une fort mauvaise nouvelle. Les experts prédisent maintenant l’effondrement des marchés pour la semaine prochaine et une période de turbulence.
Tout au log de la journée de vendredi les bourses mondiales bourdonnaient de rumeur que l’agence S&P se préparait à dégrader la note des pays européens. En fait c’est encore au début de décembre que ladite agence avait annoncé son intention de dégrader la note de 15 pays sur les 17 faisant partie de la zone euro. Les marchés ont été surtout effrayés par le fait que cette liste incluait tous les pays affichant la note la plus élevé trois A à savoir l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, l’Autriche, la Finlande et le Luxembourg.

Et voilà que tombe le verdict définitif. La note de l’Allemagne est confirmée au plus haut niveau avec la prévision «stable». Elle est également restée au niveau triple A pour la Finlande, le Luxembourg et les Pays Bas mais avec une prévision «négative». Mais la note la plus élevée, et c’est le principal, a été abaissée pour l’Autriche et surtout pour la France qui, de même que l’Allemagne, est la locomotive est essaie de sortir l’UE de la crise.

Alexandre Yakovlev. Analyste de l’agence d’information RBK suppose que le marché sera secoué lundi sans toutefois faire apparaître une chute dramatique. «Il ne s’agit pas d’un effondrement mais d’une éventuelle réaction négative», croit l'analyste. «Il est évident que la situation dans la zone euro laisse fortement à désirer et qu’elle ne s’améliorera pas comme sous le coup d’une baguette magique. Il est également évident que les agences de notation continueront à dégrader la note des pays de la zone euro ainsi que des sociétés, des banques et des groupes particuliers, comme il est évident que les investissements qui se réfèrent aux notes pour former leurs portefeuilles, seront obligés de vendre. Nous verrons sans doute des sauts de rentabilité sur le marché obligatoire souverain des pays européens. Il se peut aussi que les titres publics des soi-disant pays «réprouvés» (Portugal, Grèce, Italie) soit à nouveau malmenés mais je crois qu’il n'y aura pas de répercussions catastrophiques sur le marché».

«S&P a également abaissé d’un coup de deux crans la note d’Italie, d’Espagne, du Portugal et de Chypre et d’un cran celle de Malte, de Slovénie et de Slovaquie, ce qui était depuis longtemps prévisible compte tenu des tendances sur le marché», rajoute Dmitri Alexandre qui dirige le Département analytique du groupe d’investissement «Univers capital».

Le marché y était préparé. En fait, on a vécu deux semaines relativement sereines, quant les notes étaient au beau fixe. C’était en partie dû aux déclarations de Fitch qui assurait qu’elle n’allait pas dégrader la note de la France, aux très bons placements italiens et espagnols et aux statistiques rassurantes concernant le marché de l’emploi aux États-Unis. Cela permettait d’oublier momentanément les tendances négatives qui se manifestaient sur les marchés dès fin décembre. Maintenant, c’est le retour de manivelle.

Il est significatif que S&P ait décidé d’anticiper cette évolution. Elle a prévenu d’avance les autorités de la zone euro de son intention de dégrader la note et ne l’a annoncé officiellement qu’après la clôture des bourses des deux côtés de l’Atlantique. D’ailleurs, la marché des changes avait déjà eu le temps de réagir et sur FOREX l’euro a chuté de plus de 1% par rapport au dollar. Les cotations de la monnaie unique sont restées au niveau de l’automne 2010.

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