Le retour de la vieille antienne

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Le retour de la vieille antienne - Sputnik Afrique
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En ce début de l’année, les politiciens de différents pays avaient déjà eu le temps de marquer sous une forme ou une autre les approches renouvelées des problèmes mondiaux les plus sensibles hérités de l’année passée. A leur nombre figure toujours le thème de défense antimissile européenne. Il s’agit pour la forme d’un «bouclier» collectif de l’OTAN, alors qu’en ralité c’est un projet purement américain. Par conséquent, c’est Washington qui a été le premier à rompre le silence.

La vision américaine du problème du bouclier antimissile européen version 2012 a été exposée par Philip Gordon, le secrétaire d’État adjoint en charge de l’Europe et d’Eurasie, dans un discours prononcé au Centre de presse étrangère de Washington. Il convient de noter tout de suite que ce remake antimissile américain  était en tout point similaire à son original de l’an dernier sauf quelques nuances mineures. Ainsi, en parlant du progrès des négociations sur ce problème, Gordon a commencé par évaluer le niveau général de coopération entre la Russie et l’OTAN. «Un progrès déterminé» a pu être réalisé notamment dans la question des exercices militaires, ce qui témoigne de la possibilité pour les deux parties «d’engager une coopération qui servirait leurs intérêts», - estime le diplomate américain.

Ayant fait ce constat, Philip Gordon en est venu à la thèse centrale de son intervention à savoir que «les États-Unis voudraient que les négociations  ABM avec la Russie avancent avec plus de succès». Cela fait penser au vieil adage russe qui dit qu’on a tendance à accuser le prochain de ses propres maux. En effet, c’est Moscou qui ne cesse d’appeler ses partenaires à faire aboutir les négociations et notamment en produisant des garanties juridiques que le bouclier en question ne vise pas la Russie, celles précisément que la Maison Blanche refuse catégoriquement de donner.

D’ailleurs, les politiciens américains ne dissimulent guère leurs plans. «Nous allons continuer à oeuvrer à la mise en place de notre système»,  a déclaré Philip Gordon à Washington. «Cela prévoit naturellement le déploiement de ses éléments en Pologne et en Roumanie, l’implantation d’un radar en Turquie et la création d’une base navale en Espagne équipée du système Aegis». Mieux encore, les États-Unis «renforceront la capacité de combat» de leurs troupes dans la région pour «resserrer le partenariat» avec l’Europe.

Victor Litovkin, rédacteur en chef de la «Revue militaire indépendante» n’en relève pas moins que plusieurs exercices militaires communs Russie-OTAN sont prévus en 2012.

«Il s’agit de nombreux événements de ce genre comme les exercices militaires communs, les échanges de délégations et des conférences données par les généraux de l’OTAN dans nos académies et par nos généraux dans celles de l’OTAN. Ce sont également les actions collectives en mer pour sauver les bateaux en détresse, les opérations au large de la Corne africaine et j’en passe. Il y aura autant que je sache 34 opérations de ce genre», croit M. Litovkin.

«Mais, globalement, la position des États-Unis reste la même et ne changera pas avant l’élection d’un nouveau président. Il en va naturellement de même de la position de l’OTAN qui avance dans le sillage des États-Unis et on n’y peut rien», conclut l'expert.

Le remake reste le remake. Reste à savoir si l’Alliance fera entendre un autre son de cloche avant le sommet de mai de l’OTAN qui doit se tenir à Chicago.

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