À l'usine «Fordow», au dire du chef de l’organisation, l'uranium faiblement enrichi sera produit. Pour l'ogive atomique, l’uranium de 75 pour-cent est utilisé, donc, cela correspond tout à fait aux déclarations de Téhéran sur le caractère civil de son programme nucléaire. Cependant, le fait lui-même de la mise en marche d’une nouvelle usine atomique en Iran peut devenir «un chiffon rouge» pour l'Occident, trouve l'expert de l'institut russe des études stratégiques Ajdar Kourtov.
«Du côté des États-Unis et de leurs alliés du bloc de l'OTAN, se font entendre les accusations vis-à-vis de Téhéran: selon eux, les Iraniens préparent secrètement l'arme nucléaire. La mise en service de la nouvelle usine sera utilisée, sans aucun doute, pour une génération semblable des accusations. Mais en fait, pour produire le plutonium utilisé pour la fabrication des armes, un très haut degré de l'enrichissement de l'uranium est nécessaire. L'Iran ne dispose pas de telles capacités, bien évidemment».
Ni les États-Unis, ni l'AIEA ne possèdent les preuves de l'inverse, mais ce qui joue contre Téhéran, c’est l'absence de coopération avec la communauté internationale sur le programme nucléaire ce qui donne les prétextes pour diverses conjectures et discussions. Des différends irréconciliables ont amené au durcissement des sanctions contre Téhéran. En UE, sont préparées les listes noires, où sont mis 180 entreprises et fonctionnaires iraniens. On leur interdit l'accès sur le territoire de l’UE et au système européen bancaire. De plus, les membres de l’UE ont l'intention de cesser l'importation du pétrole iranien.
À son tour, le président des États-Unis Barak Obama a signé le 31 décembre 2011 une loi dirigée contre la Banque centrale de l'Iran. Sur cette toile de fond, la monnaie nationale de l'Iran – le rial iranien – a déjà perdu près de 12 %.
En guise de réponse, Téhéran a prévenu que si les États-Unis commençaient à réaliser ces sanctions, il entreprendrait des démarches à son tour, jusqu'au blocage du détroit d’Ormuz, par lequel s’effectue le transit du pétrole depuis le Golfe Persique. Tout cela dit que l'Iran est prêt à défendre son droit à l'atome civil.
Comme mesure de rétorsion aux exercices militaires de Téhéran, les États-Unis et Israël ont organisé des manœuvres de grande envergure - elles se passeront en février de cette année, et au printemps, l'Iran fera de nouveau venir ses navires de combat dans le détroit d’Ormuz. Il appelle ses voisins à se joindre aux exercices. Et pendant que ceux-là y réfléchissent, le chef de la République Islamique Mahmoud Ahmadinéjad est parti pour une tournée latino-américaine. Il visitera le Venezuela, le Nicaragua, Cuba et l'Equateur. Et bien que dans le programme officiel de la visite ne figure pas la nécessité de se procurer le soutien des pays latino-américains en cas du conflit militaire avec les États-Unis, Washington a rappelé aux pouvoirs de tous les États que maintenant, le moment était mal choisi pour intensifier les échanges avec l'Iran.