Le mouvement de Human Library est né il y a 11 ans au Danemark. Grâce aux efforts déployés par les militants de l’ONG «Arrêter la violence!», le projet gagnait progressivement en popularité et devenait même à plus d’une reprise un projet social.
Dans la bibliothèque vivante tout se passe comme dans une bibliothèque classique. Le lecteur potentiel remplit une fiche spéciale et choisit la personne dont l’histoire l’intéresse et se dirige en «salle de lecture». L’entretien dure une demi-heure sous forme d’un dialogue absolument libre et non censuré, quand toutes les questions, même les plus gênantes et provocatrices, sont permises.
Le projet a pour objectif de détruire les stéréotypes qui existent concertant une nationalité, un groupe social, une profession, une religion ou une orientation sexuelle. Plus de 350 personnes âgées de 10 à 80 ans ont visité la « bibliothèque vivante » à Moscou. Elles pouvaient choisir entre « 35 livres » dont un policier, une fille mère, un transsexuel, un séropositif, un rabbin et une gitane. Le catalogue s’est progressivement constitué des l’aide des sondages sur internet. Les lecteurs se sont surtout intéressés à une jeune fille convertie à l’islam, à un bouddhiste et à un SDF. Le correspondant du journal «Le grande ville»a assisté aux lectures sous couvert d’anonymat pour proposer ensuite aux lecteurs un chapitre typique du livre de la voyageuse Victoria qui parcourt depuis trente an la Russie dans tous les sens.
«On me traite souvent de vagabonde mais je suis en réalité une voyageuse. Je pars toute seule en voyage pour 5 à 6 mois ce qui me permet de côtoyer des chasseurs, des éleveurs de rennes, des pêcheurs et des météorologistes. Mes voyages se limitent à la Russie parce que dix vies humaines ne suffiraient à en faire le tour. Je voyage depuis trente an et jamais personne ne m’a fait aucun mal».
L’action sous le nom de «Bibliothèque vivante» s’est pour la première fois déroulée les 5-6 novembre à Moscou. Les mêmes actions ont ensuite eu lieu à Novossibirsk et Ekaterinbourg. La semaine dernière il était encore possible de lire «les livres vivants» dans le petit bourg de Barabinsk des environs de Novossibirsk et à Nijni Novgorod. Anastasia Omeltchichina, une coordinatrice du projet, a évoqué ses débuts en Russie.
«Une amie à moi a pris part à la bibliothèque vivante à l’étranger en qualité de livre. Son récit a plu et nous avons décidé de lancer e projet en Russie. La «bibliothèque» a commencé à se constituer à la mi-juillet à Moscou. Entre-temps des volontaires de Ekaterinbourg et de Novossibirsk sont venus se joindre à nous».
Avant de lancer ce projet en Russie, ses organisateurs avait craint des réactions violentes de la part à la fois des «lecteurs» et des «livres», c’est pour cette raison qu’il y a toujours des vigils recrutés ;parmi les volontaires. L’organisation des bibliothèques vivantes ne demande pas beaucoup de frais et peu importe ou auront lieu les rencontres et combien de personnes y prendront part. Cette action est non lucrative par son principe, ce qui explique que les rencontres ne peuvent pas se tenir de façon régulière, - poursuit Anastasia Omeltchichina.
«Nos soirées sont gratuites, c’est pourquoi nous avons besoin de sponsors qui ne sont pas toujours disponibles. Nous voudrions organiser au moins encore une «bibliothèque vivante» à Moscou mais pour tenir ces rencontres sur une base régulière, il faut un local, un financement et j’en passe».
La prochaine «bibliothèque vivante» officielle devrait s’ouvrir à Moscou au printemps mais toute personne est libre d’organiser je genre de rencontres à son initiative. Après tout, сhaque histoire vaut à la fois être racontée et entendue.