La coopération commerciale et économique russo-française est fondée sur un dialogue stable entre Moscou et Paris. Et la preuve de la stabilité de ce dialogue, c'est que la France fait partie des dix grands partenaires de la Russie.
«Nous entretenons les liens commerciaux et économiques intenses qui prennent de l’ampleur», a affirmé le chef du gouvernement russe Vladimir Poutine en dressant le bilan de la séance de la Commission russo-française pour la coopération bilatérale. «Cette année les échanges ont augmenté de 34% entre janvier et septembre. Nos rapports sont diversifiés: nous coopérons dans l’Espace, le secteur énergétique, les transports, l’infrastructure, l’aviation et même dans la sphère militaro-technique».
Des investissements français dans l'économie russe
En ce qui concerne le commerce, malgré l’accroissement du chiffre d’affaires, les deux pays se sont montrés préoccupés par le déséquilibre dans la structure des échanges. La France livre à la Russie essentiellement les produits industriels alors que les matières premières, en premier lieu les combustibles et les manières premières brutes prédominent dans les exportations russes.
En 2011, l’accent a été mis sur les volets foncièrement nouveaux de la coopération. Cette année a été marquée par le partenariat, la modernisation et l’extension de la géographie des contacts.
Le partenariat suppose, en particulier, les activités des investisseurs français au marché russe. Gaz de France (GDF), Electricité de France (EDF), Total sont les actionnaires des grandes compagnies russes qui prospectent le gaz à la presqu'île du Yamal. Le consortium Renault a étendu la gamme des véhicules assemblés à Moscou. L’usine AvtoVAZ est en voie de modernisation à Samara. Les Lada, les Renault et les Nissan seront construits à l’usine à partir de 2012.
Le groupe Alstom participe à la modernisation du matériel roulant pour les chemins de fer russe (RZD). Les projets de coopération annuelle avec la France dans l’électronucléaire sont évalués aujourd’hui à un milliard d’euros. Il est possible d’intensifier les contacts grâce, notamment, aux activités dans les pays tiers. Les technologies aérospatiales et l’aéronautique constituent une composante très importante de la coopération russo-française. Le premier lancement du vecteur Soyouz a été entrepris en octobre du pas de tir Kourou en Guyane française. Il a mis sur orbite deux satellites de liaison pour le système européen de navigation Galileo.
Modernisation de la Russie grâce aux technologies françaises
Le programme d’action russo-français pour promouvoir le partenariat dans la modernisation a été signé en 2011 et sa mise en oeuvre contribuera à renforcer la coopération dans les hautes technologies, à développer les projets innovants à forte valeur ajoutée. Les entrepreneurs français sont particulièrement intéressés par le projet innovant de la technopôle de Skolkovo. L’entreprise AREP a gagné l’appel d’offres pour la conception architecturale du site. Et les accords avec EADS et Alsthom ont été signés dans le cadre du projet.
La fondation d’un centre conjoint pour l’efficacité énergétique est un événement remarquable de l’année qui se termine. «Nous donnons en fait la priorité à l’efficacité énergétique dans la modernisation de l’économie russe», affirme le co-président russe du centre Timour Ivanov. «Il est nécessaire de baisser d’ici à 2020 de 40% l’intensité énergétique du PIB. Il est également important de créer les instruments appropriés. Notre centre est parmi les premiers projets en la matière. Nous espérons enregistrer l’effet maximal en coopérant avec la France. Plusieurs compagnies françaises déploient déjà leurs activités en Russie dans le domaine de l’efficacité énergétique et de l’emploi des sources d’énergie renouvelables dans l’industrie, la construction, ainsi que le recyclage des déchets. Nous envisageons la fondation d’une compagnie qui réaliserait les projets en Russie avec l'emploi des technologies françaises, et espérons que les technologies conçues en Russie seront appliquées en France».
Un bilan positif pour 2011
La géographie de la coopération russo-française s’est considérablement élargie en 2011. Par exemple, des séminaires sur les problèmes monétaires et financiers étaient organisés à tour de rôle dans les deux pays. Oufa, capitale de la Bachkirie, a ouvert l’année, et Toulouse a pris le relais. Les experts des deux pays examinaient les problèmes et les perspectives du marché monétaire et financier, les problèmes d’actualité de l’économie russe et française. Le forum «Partenariat public-privé dans le développement de l’infrastructure régionale et municipale» a constitué un événement crucial. Il a réuni plus de 400 délégués, représentants des organes du pouvoir des différents niveaux, des hommes d’affaires et experts.
L’Ambassadeur de France en Russie Jean de Gliniasty est convaincu que la coopération entre les deux pays au niveau local a de vastes perspectives.
Le recteur de l’Institut de développement socio-économique de Serov, dans l’Oural, Mikhaïl Denissevitch, partage cette opinion. L’Institut a organisé cette année en France et en Russie, en collaboration avec l’Université Michel Montaigne de Bordeaux des séminaires et des tables rondes avec la participation des étudiants et des professeurs.
«Je suis profondément convaincu que la coopération et le dialogue donneront une puissante impulsion au développement de la culture, de la science, de l’enseignement. Les étudiants de notre Institut de développement socio-économique de l’Université de Bordeaux examinent aujourd’hui les problèmes d’actualité relatifs à l’économie, à la vie des jeunes et des étudiants», est persuadé Mikhaïl Denissevitch.
