Les élections présidentielles russes ne font pas peur au Premier ministre Vladimir Poutine qui est ouvert au dialogue avec l’opposition, a déclaré l’ex-ministre des Finances Alexeï Koudrine dans une interview au quotidien économique Vedomosti. Lié d’amitié de longue date avec le président du gouvernement, Koudrine est prêt à servir d’intermédiaire dans ce dialogue entre le pouvoir et ses adversaires.
Les Russes continuent à discuter la situation politique après les élections législatives et les manifestations qui ont suivies. Samedi le 24 décembre le plus grand rassemblement depuis une vingtaine d’années a eu lieu au centre-ville de Moscou. Les manifestants exigent l’annulation des résultats du scrutin du 4 décembre mais aussi le départ de Vladimir Poutine qui a déjà fait deux mandats en tant que président et qui participera aux élections présidentielles en mars prochain.
Pas d'alternatives à Poutine
Selon l’opposition, les autorités doivent garantir la liberté d’expression, libéraliser le système politique et rendre transparent le déroulement des élections en Russie. Vladimir Poutine reste pourtant un personnage suscite des controverses. L’opposition veut qu'il quitte la scène politique mais les experts sont persuadés que personne d'autre sur la scène politique russe n'est aussi respecté et charismatique que l’actuel Premier ministre. «Cela veut dire qu’il faut essayer d’établir un dialogue», est convaincu l’ex-ministre des Finances Alexeï Koudrine, un économiste de renom connu en Russie et à l’étranger. Ces derniers mois, il a plusieurs fois critiqué le gouvernement et est venu au rassemblement du 24 décembre pour parler des résultats des élections législatives.
Nécessité de mener les réformes
«Il ne suffit pas de dire qu’il est temps de se lancer. Le scrutin du 4 mars peut se dérouler dans les conditions différentes. Il est, par ailleurs, nécessaire de créer un espace pour le dialogue. Sinon, une révolution aura lieu, sinon, on ratera notre chance de faire des réformes de façon pacifique, on perdra la confiance dont les pouvoirs fraîchement élus auront besoin. Et enfin, il faut d’ores et déjà adopter une loi sur les partis politiques, lancer la procédure d’enregistrement et organiser une campagne électorale», a affirmé Koudrine.
Dans son entretien au journal Vedomosti, l'ancien ministre des Finances, a confié qu’il avait rencontré Vladimir Poutine avant la manifestation pour parler de la situation en Russie et de la nécessité des réformes politiques dans le pays. Koudrine assure que le Premier ministre est ouvert à un dialogue constructif avec l’opposition. «Le scrutin du 4 mars prochain ne fait pas peur à Poutine qui est prêt à faire tout le nécessaire pour garantir les élections justes», estime-t-il. D’après Koudrine, il y a beaucoup d’opposants qui sont également ouverts au dialogue. «Tout cela laisse une chance d’avoir en mars 2012 des élections les plus justes de l’histoire de la Russie».
