La Syrie face à la terreur

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Deux explosions perpétrées à Damas vendredi ont fait 44 morts et plus de 150 blessés. La section syrienne du groupe islamiste «Frères musulmans» a déjà revendiqué ce double attentat.

Des terroristes kamikazes ont attaqué Damas. Il s'agit de deux explosions perpétrées dans la capitale syrienne le vendredi 23 décembre, qui ont fait au moins  44 morts et plus de 150 blessés. Près des bâtiments qu’occupaient les effectifs des services spéciaux locaux, des voitures piégées ont explosé. Sous les décombres, à part des militaires, se trouvent également des civils. La section syrienne du groupe islamiste «Frères musulmans» aurait revendiqué le double attentat.

Les observateurs de la Ligue Arabe, venus en ville à la veille, ont pu entendre les sirènes des ambulances et les gémissements des blessés. Les autorités syriennes s’opposaient pendant longtemps à leur arrivée, redoutant l’ingérence dans les affaires intérieures. La Ligue Arabe avait du mal à croire que les désordres dans le pays étaient provoqués par des organisations terroristes et extrémistes. Mais maintenant, il est beaucoup plus difficile de fermer les yeux sur ce fait, explique le politologue libanais Faysad Abd el-Satr. «Plusieurs pays n’ont pas confiance en déclarations de Syrie que les désordres sont causés par des extrémistes», précise-t-il. «L'attentat pourrait confirmer que c’est vrai. D’autre part, c’est un message à l’opinion publique arabe: les autorités syriennes luttent contre le terrorisme et le peuple doit les soutenir. Maintenant, les vraies raisons de l’Occident et des Etats-Unis ressortent à la surface de plus en plus: ils cherchent à répéter en Syrie le scénario irakien. L’aide de ces pays à l’opposition peut apporter un grand malheur à la Syrie. Les observateurs venus sur les lieux sont capables de présenter le vrai état de choses là-bas».

Polémique sur les commanditaires

Les explosions dévastatrices ont retenti presqu’immédiatement après la prière matinale. Selon les témoignages, elles étaient suivies de rafales de feu de mitraillettes. Il était difficile d’évaluer l’envergure du désastre, mais on peut déjà dire qu'il s'agit d'un des plus importants et des plus atroces attentats sur le territoire du pays.

Sur cette toile du fond, on entend des déclarations choquantes de l’opposition syrienne: celle-ci prétend que les attaques terroristes étaient perpétrées par les troupes gouvernementales. Les observateurs et les juges d’instruction devront faire des efforts importants pour y voir clair, est persuadé le vice-directeur de l’Institut des recherches Orientales Vladimir Isaev. «La chaine Euronews a montré un sujet  sur les heurts dans la ville de Homs», explique-t-il. «Les journalistes ont montré l’enterrement des gens, soi-disant fusillés par les troupes gouvernementales. La qualité de l’image n’était pas bonne, mais c’est sans importance. Une procession marchait, arborant le drapeau des rebelles libyens, avec lequel ceux-ci détrônaient Kadhafi. Aucun Syrien, que ce soit un membre de l’opposition ou non, ne marchera sous un drapeau étranger. Les observateurs auront donc à mettre fin à la guerre d’information en dehors de Syrie également».

La situation en Syrie devient presque critique. Elle nécessite  une solution immédiate. Quelle doit-être cette solution? Le chef du ministère russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est certain: il est inadmissible que le scénario libyen se reproduise. L’expérience du règlement yéménite est plus efficace, croit le diplomate russe. La Russie  et toute la communauté mondiale exigent le respect des Droits de l’homme et l’arrêt de la violence. Lavrov a rappelé le projet de la résolution de Russie dans le Conseil de Sécurité de l’ONU, blâmant le recours à la force en Syrie et les provocations armées qui font des victimes parmi les civils. 

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