En tout trois manifestations ont eu lieu ce samedi à Moscou. Les communistes se sont rassemblées sur les Vorobievy Gory, près de l'Université d'Etat de Moscou. Les membres du parti Libéral-démocrate (LDPR) ont manifesté sur la place Pouchkine. Mais celle qui a rassemblé le plus de personnes, c'était la manifestation «Pour des élections honnêtes», qui a eu lieu sur l'avenue Sakharov. En tout 29.000 personnes y ont participé, selon les forces de l'ordre. Aucun incident n'a été signalé.
De nombreux leaders politiques et personnalités publiques ont participé au meeting. Vladimir Ryjkov, le leader du parti non enregistré «Liberté du peuple» a parlé le premier. Il a rappelé aux manifestants les objectifs de la manifestation et les principales revendications, notamment l’annulation des résultats du scrutin du 4 décembre, la tenue de nouvelles législatives et la démission du président de la Commission électorale centrale (CEC) Vladimir Tchourov et du Premier ministre Vladimir Poutine. Il y avait aussi une cinquième revendication - démocratiser le système électoral, qui a d'ailleurs été honorée au moment de tenue des élections. Dans son message à la Douma d’Etat le président russe Dmitri Medvedev a inclus ce point sur la liste des réformes du système politique du pays.
Des hommes politiques et des activistes populaires présents
L’apparition de l’ex-ministre de l’économie Alexei Koudrine à la manifestation est devenue une véritable sensation. «Je suis là pour exprimer ma solidarité avec les manifestants et les décisions qui seront prises», a-t-il dit dans son discours. «Je pense que ce rassemblement est vraiment nécessaire, parce qu’il faut dire tout haut que les élections sont malhonnêtes. Il faut punir les auteurs des fraudes et destituer de son poste le président de la Commission électorale centrale Vladimir Tchourov. Il est également nécessaire d'organiser les nouvelles élections et entamer un dialogue avec le pouvoir sur un large éventail de questions relatives surtout à la réforme politique».
Beaucoup de manifestants ont applaudi Koudrine, ancien vice-Premier ministre du gouvernement de Poutine, qui a récemment pris sa démission. Son prestige social et politique reste toujours élevé malgré se départ du gouvernement. Koudrine a été pendant onze ans à la tête du ministère des Finances pendant 11 ans et restait toujours un membre de son équipe, comme l'a affirmé le Premier ministre lors de sa ligne directe récemment.
L’intervention du leader du parti démocratique «Iabloko» Grigory Iavlinski a été un autre événement emblématique de la manifestation de samedi. Il est resté fidèle à lui en parlant de la lutte pour chaque voix par le biais des tribunaux, prônant la réforme de tout le système politique. «Nous sommes au début d’une période très importante dans la vie du pays, quand des changements pacifiques et très profonds deviennent réellement possibles», a-t-il dit dans son discours sur l'avenue Sakharov. «Ce sera un processus long et complexe mais très importants. Il pourrait même devenir plus sérieux et profond que celui initié il y a 20 ans».
Le blogueur Alexeï Navalny et le militant Ilya Yachine qui ont purgé tous les deux une peine administrative de 15 jours, ont également pris la parole tout à la fin du meeting. Ils ont été interpellés pour «désordres sur la voie publique». Mikhaïl Prokhorov, milliardaire et candidat aux présidentielles a parlé en dernier à ce rassemblement. Il a promis de réformer en profondeur la structure du système politique et dissoudre la Douma s'il était élu chef de l’état. La date des élections présidentielles en Russie a été fixée pour le 4 mars 2012.
L’opposition envisage d'organiser un autre rassemblement «Pour des élections honnêtes» en février prochain.
Pas d'incidents signalés
Les manifestations de masse à la suite du scrutin du 4 décembre se déroulent déjà pour la deuxième fois en l'espace de deux semaines. Les organisateurs ont souligné le caractère calme et tranquille de ces rassemblements, constatant que les forces de police faisaient preuve de retenue envers les citoyens qui se rendaient sur le lieu de la manifestation, veillant à ce qu'il n'y ait aucun incident. C’est incontestablement un fait positif, estime l’ombudsman Vladimir Loukine.
Deux autres meetings, celui des communistes et des libéraux démocrates, se sont également déroulés dans le calme. Les personnes qui sont venus à ces manifestations étaient moins nombreuses qu'il n'était prévu. C'est la raison pour laquelle les deux manifestations et se sont terminés plus tôt.
Diaporama: Journée de manifestations