L'histoire soviétique des décorations de Nouvel-An

La tradition de décorer l’arbre de Noël est apparue en Russie avec l’arrivée au pouvoir de Pierre Ier. A la fin du 19ème siècle, le sapin est devenu la principale décoration de nouvel-an dans les maisons. La révolution d’Octobre a interdit le sapin de Noël car c’était une tradition bourgeoise. Et c’est seulement 17 ans plus tard, en 1935, que l’arbre reprend sa place dans les maisons comme sapin soviétique de Nouvel-An.

En décembre 1935 une chaîne de production de jouets de Nouvel-An est mise en route. En photo : Père gel des années 1940.

Cette année-là, des boules pour le sapin ornées des portraits de Lénine, de Staline et des membres du Politbureau. On a rapidement arrêté leur production. En photo: dernière boule de nouvel-an de 1937, avec les portraits de Lénine et de Staline, présentée à l’exposition «le scintillement de l’histoire à travers les boules du sapin de Nouvel-An»

Deux ans plus tard, en janvier 1937, le premier sapin de Nouvel-An soviétique a été installé dans la salle des colonnes de la maison des Unions. Cette même année, le commissariat populaire à l’éducation a mis en place la directive «un sapin dans les jardins d’enfant», qui décrivait en détail quelles décorations devaient être mises dans les branches inférieures, du milieu et de quelle couleur devait être l’étoile sur la cime de l’arbre.

A l’époque soviétique, les étoiles de Bethlehem et les anges de cires ont été changés pour des étoiles rouges à cinq branches ou étoiles du Kremlin.

Les souffleurs de verre fabriquaient les boules populaires à partir d’un tube de verre chauffé au rouge. Quand la boule avait la taille voulue, une des extrémités est soudée et le tube est mis à refroidir. Ensuite, l’objet était plongé dans de la laque de couleur ou du nitrate d’argent. Enfin, la boule était décorée et on ajoutait un petit nœud. En photo: production de décorations de Nouvel-An à l’usine de Krasnoïarsk «Birioussinka».

A cette même période des décorations en billes de verre, montées sur des fils de cuivre ou de fer sont apparues. En photo : décoration en forme de dirigeable.

Pendant les années de guerre, on façonnait et peignait des figurines d’animaux en fer blanc. On fabriquait aussi toute sorte de décorations en fil de fer.

Au début des années 1950, on a commencé à produire des assortiments à offrir de décorations miniatures. Ces ornements pouvaient embellir de tous petits sapins. Les objets étaient en verre, plastique et papier.

Au milieu des années 1950, on a fait des jouets en ouate. Deux usines les fabriquaient à Moscou: «jouets d’art» et «tout pour les enfants».

Ces jouets étaient confectionnés en coton pressé, en leur donnant la forme voulue. La figurine était recouverte de colle d’amidon avec du mica, ce qui rendait l’objet rigide. Le visage des poupées et le museau des animaux étaient modelés en argile, en papier mâché ou faits de tissu.

Au début des années 1960, la fabrication de guirlandes électriques a commencé. Ces décorations étaient dangereuses au début. Les guirlandes étaient souvent à l’origine d’incendies. Le verre des lampes chauffaient et les aiguilles de l’arbre s’enflammaient. Avec le temps on les a faites avec du verre plus solide, en employant des couleurs résistantes.

Les sujets principaux des décorations étaient les enfants, le sport, les symboles soviétiques et les étoiles rouges. Les décorations aux thèmes agricoles (fruits, légumes, pain) étaient aussi à la mode.

En photo : arbre de Nouvel-An décoré avec des symboles soviétiques.

Les décorations de Nouvel-An représentaient aussi les personnages des contes populaires russes.

Aujourd’hui la diversité des décorations est troublante. On peut trouver non seulement des copies des décorations soviétiques, mais aussi des guirlandes, de la verroterie, des boules plus modernes.