La crise de la dette de la zone euro est sur le point de s’étendre et de s’aggraver. C’est ce qu’ont annoncé les dirigeants des plus grandes banques lundi dernier, alors que la Grande-Bretagne a refusé de contribuer aux fonds du dernier plan de sauvetage du FMI qui permettraient de sauver les États en grande détresse économique.
Bien que la Banque centrale européenne (BCE) a déclaré que la contagion de la crise de la dette pourrait toucher d’autres pays de la zone euro, voire même se répandre autour du globe, la Grande-Bretagne a refusé d’aider le FMI, ce qui n'a surpris personne.
Les ministres des Finances de chaque pays européens ont tenu une conférence houleuse au cours de laquelle George Osborne, le ministre britannique des Finances, a décliné toutes demandes de ses homologues qui souhaitaient que la Grande-Bretagne participe au renflouement du FMI en offrant 30 milliards d’euros. Le ministre a indiqué qu’il approuverait uniquement une extension des moyens du FMI dans le cadre plus global du G20.
Après cette conférence, Bruxelles a annoncé que 150 milliards d’euros seulement seraient versés au FMI. Ces promesses ont été faites exclusivement par des pays membres de la zone euro.
Mais pour atteindre l'objectif de 200 milliards, les pays de la zone euro espèrent bénéficier du soutien extérieur. «Les autres pays de l'Union européenne vont se positionner», ce qu’ils ont déjà fait «implicitement», selon une source gouvernementale, qui affirme que «les 200 milliards» devraient être atteints. D’après le quotidien Le Monde, lundi dernier, après trois heures et demie de négociations entre les ministres européens des Finances, quatre pays hors zone euro – la République tchèque, le Danemark, la Pologne et la Suède – ont accepté de participer au renflouement du FMI pour aider la zone monétaire.
Pourtant, une nouvelle réunion au sujet de la crise a déjà été prévue pour la fin du mois de janvier. Le président de la BCE Mario Draghi a insisté auprès du comité économique du Parlement européen sur le fait que 230 milliards d’euros d’obligations bancaires, arriveraient à échéance au cours des trois premiers mois de 2012, ainsi que 250 à 300 milliards d’euros d’obligations souveraines et plus de 200 milliards d’euros d’obligation à collatéral.
Draghi a déclaré qu'il n’avait «pas le moindre doute sur la solidité de l'euro, sa permanence et son caractère irréversible», mais il s’est à nouveau exprimé sur le fait qu’il pense que la BCE n’a aucun rôle à jouer dans le rachat systématique d’obligations souveraines sur une base augmentée et à long terme.
Le président de la BCE a cependant souligné une fois de plus que l’institution monétaire de Francfort n’avait pas la vocation de financer les États de la zone euro en créant de la monnaie. Selon Le Monde, cette déclaration était directement destinée aux pays –la France en tête- qui considèrent qu’une action de la BCE serait l’unique solution efficace pour enrayer la crise de la dette.