Actualités scientifiques et techniques 23.12.2011

© Photo: RIA NovostiActualités scientifiques et techniques 23.12.2011
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Au sommaire: - Un jubilé en haute montagne - Un "soleil" à diodes luminescentes pour le potager spatial - Le sixi

Au sommaire:

- Un jubilé en haute montagne

- Un "soleil" à diodes luminescentes pour le potager spatial

- Le sixième continent au jour le jour

- Se positionner grâce au GLONASS

 

Un jubilé en haute montagne

Fédor Konioukhov, célèbre voyageur russe, a soufflé ses 60 bougies pendant qu’il faisait l’escalade des plus hautes montagnes d’Éthiopie. Ses amis et proches estiment que c’est la meilleure façon de célébrer le jubilé pour l’homme qui avait dominé les pôles Sud et Nord, traversé l’Atlantique dans un canot à rames, escaladé l’Everest et fait d’autres voyages les une plus périlleux que les autres.

Le voyageur ne rentrera en Russie que vers le 20 décembre pour fêter son anniversaire à la maison. Il est maintenant à des milliers de km de sa patrie pour ouvrir un circuit touristique dans une région des lacs de haute montagne et profiter pleinement du printemps éthiopien qu’on appelle ici la saison des fleurs, - a raconté à la Voix de la Russie Sergueï Sergueev qui dirige la quartier général de l’expédition.

Il a déjà fait le plus long trajet de l’expédition «Neuf sommets d’Éthiopie» et escaladera d’ici deux jours le dernier des neufs sommet du nom de Goudjo qui culmine à 4200 m. L’expédition a entre autres pour mission d’entraîner les alpinistes éthiopiens en prévision de l’escalade de l’Everest, le plus haut sommet de la planète. Tout se passe bien et Fédor est en bonne santé.

Le voyage est pour Konioukhov plus qu’un hobby ou un travail, c’est la vie même. Adolescent âgé de 15 ans, il a entrepris son premier voyage en traversant la mer d’Azov dans un canot à rames. Aujourd’hui il compte plusieurs dizaines d’expéditions à son actif. Il a dominé les océans, les déserts, les montagnes et les neiges polaires en devenant le premier Russe à remplir le programme du «Grand Schelem», c’est-à-dire atteindre les pôles Nord et Sud et escalader l’Everest. Il est aussi le premier voyageur au monde à avoir visité les soi-disant pôles de la planète : le pôle géographique du Nord (trois fois), le pôle géographique du Sud, le Pôle d’inaccessibilité relative dans l’Océan Glacial du Nord, l’Everest (le pôle d’altitude) et le Cap Horn (le pôle des yachtsmen). Son voyage en solitaire sans escales autour du monde sur un yacht  et la course à voile autour de l’Antarctide entreront à tout jamais dans l’histoire de la navigation.

«Ça fait quarante ans que je me balade comme Moïse dans le désert. Il ne me reste plus beaucoup de temps pour prier», - disait Fédor il y un an et a décidé de «s’assagir» et de se consacrer à Dieu. Il a été ordonné diacre en décembre 2010 mais trop remuant pour mener une vie de casanier, il a immédiatement accepté l'offre du gouvernement éthiopien d’organiser une expédition dans la montagne. «Or, cette fois le père Fédor laissé tomber les records pour se consacrer à l’enseignement religieux et aux oeuvres spirituelles», souligne Sergueï Sergueev.

«Nous avons prévu des rencontres avec nos compatriotes de l’ambassade de la Croix Rouge russe en Éthiopie et la cérémonie d’inauguration d’une plaque commémorative en souvenir d’Alexandre Balatovitch, officier russe explorateur d’Éthiopie. Nous avons dédié à sa mémoire l’expédition «Arche d’Alliance» qui a eu lieu dans le premier semestre de 2011. Fédor rencontrera en outre le maire d’Addis-Abeba pour régler les formalités de construction d’une église dans l’enceinte de l’ambassade russe, d’érection d’une croix de salut et de création d’une école russe. Il se consacre par là même à la mission de propagation de la culture russe à l’étranger».

L’emploi du temps du célèbre voyageur est chargé jusqu’en 2014. Konioukhov a prochainement l’intention de traverser le désert de Gobi et d’organiser un rallye automobile en commémoration du 25e anniversaire de son voyage de Vladivostok à Moscou. Il a également l’intention d’ouvrir dans les environs de Moscou une école internationale des voyageurs pour transmettre son expérience aux jeunes et former une nouvelle génération d’explorateurs de la planète.

 

Un "soleil" à diodes luminescentes pour le potager spatial

La serre spatiale russe «Lada» aménagée à bord de l’ISS recevra un nouveau souffle grâce aux spécialistes qui remplaceront les sources lumineuses qui constituent le véritable coeur de ce potager spatial. Les diodes modernes à économie d’énergie vont se substituer aux lampes à luminescence obsolètes contenant du mercure dangereux. Mieux encore, ni Roscosmos ni la NASA ne dépenseront rien pour la modernisation de «Lada» parce que le financement est assuré par l’Institut des problèmes médico-biologiques et l’Université de l’Etat d’Utah.

«Tout homme qui a visité ne serait ce qu’une fois dans sa vie une serre pour admirer les plantes curieuses qui poussent dans l’énorme bâtiment au murs et au toit de verre. Hélas, c’est impossible dans l’espace réduit de la «maison spatiale». Cela ne tient pas au manque de place mais au déficit d’énergie», explique Vladimir Sytchev qui dirige le laboratoire des systèmes de ravitaillement de l’Institut des problèmes médico-biologiques.

Lorsque l’ISS était encore en chantier, on a attribué à notre groupe spatial «Energia» seulement 60 kW d’énergie électrique. Comme c’est vraiment très peu, il nous a fallu réduire considérablement les dimensions de la serre qui est devenue beaucoup plus petite que celle de la station «Mir» pour n’occuper que 0,02 m2. Pour vous donner une idée, cet espace suffit tout juste à semer 6 plants de pois, 6 à 8 de blé et autant de salade verte. Et puisque la serre est si petite, on est obligé d’utiliser les plantes nains étant donné que les grandes n’y tiendraient pas.

Selon le scientifique, la serre «Lada» diffère radicalement de celles qu’on trouve sur terre. Le coeur de l’installation est un système automatique d’éclairage, d’arrosage et d’entretien des végétaux. La petite plate-bande est équipée d’analyseur de gaz et d’autres instruments scientifiques qui surveillent la croissance et le développement des végétaux. On utilise en outre une caméra vidéo pour filmer le processus de végétation. Pourtant, malgré sa taille miniaturisée, on ne peut pas s’en passer dans l’espace, surtout lors des missions pilotées de grande durée vers d’autres planètes, selon Vladimir Sytchev.

«Ces plantes sont destinées à l’alimentation des astronautes», - note-t-il. «Par conséquent, il nous fallait absolument recueillir les données permettant de juger des variations du goût et de la qualité des plantes au menu des astronautes. Nous avons également testé leur sécurité microbiologique. En fait, quand vous achetez les légumes sur terre, vous les lavez avant de les manger. Mais comme c’est difficile à faire à bord de l’ISS, il nous fallait comprendre comment les micro-organismes se développaient à l’intérieur des plantes. Nous le faisions en les congelant pour étudier ensuite les échantillons congelés au labo».

«Les expériences se déroulent bien et nous n’avons jusqu’ici constaté aucun changement génétique. Nous avons déjà pu faire venir le petit pois rampant, plusieurs variétés de salade verte et le blé de variété «Supernain». D’autres cultures dont les capricieuses tomates, attendent leur tour», ajoute Sytchev.

Mais d’autres sources lumineuses autrement puissantes, sécurisées et efficaces s’imposent pour mener à bien les expériences. Les lampes à luminescence sont définitivement tombée dans l’obsolescence et ont une durée de vie trop courte. Les diodes électroluminescentes modernes ne sont pas parfaites non plus et les scientifiques devront se creuser la tête pour que les plantes soient aussi saines et robustes que sous éclairage naturel.

La lumière rouge est à déconseiller dans le volume clos parce que les plantes prennent un teint spécifique et on a l’impression qu’elles sont artificielles. Nous essayons de trouver les diodes qui généreraient la lumière blanche, ce qui n’est pas simple du tout. Nous ne sommes pas encore fixées sur la qualité des différentes sources lumineuses que nos avons testées et les diodes luminescentes qui conviendraient à toutes les variétés de plantes nous font toujours défaut.

Les recherches se poursuivent mais il ne reste plus beaucoup de temps parce que c’est en 2013 que la mini-serre «Lada» devra prendre sa place à bord de l’ISS.


Le sixième continent au jour le jour 

Il n’y a pas longtemps, on a découvert dans une bibliothèque en Australie l’unique photo au monde sur laquelle on voit les membres de la première expédition vers le pôle Sud. Rual Amundesen et ses trois compagnons se tiennent devant une tente sur laquelle flotte le drapeau norvégien. La photo date du 14 décembre 1911, le jour où, il y a exactement 100 ans, le pôle Sud a été soumis par l’homme.

Pendant bien longtemps l’existence du sixième continent n’avait pour les géographes que la valeur d’une hypothèse qui a été confirmée en 1820 par les explorateurs russes. Deux barques, «Vostok» et «Mirny», commandées par Faddey Bellinsghausen et Mikhaïl Lazarev ont manoeuvré parmi les glaces au-dessous du 69e degré de latitude Sud et sont arrivées au large des côtes de l’Antarctide.

L’Antarctide est de nos jours  est une sorte de république internationale des scientifiques venus de 27 pays. Leur nombre peut atteindre 10 000 personnes pendant la saison estivale mais il n’en reste qu’un millier en période hivernale, quand la température chute à -60-80⁰. Les chercheurs russes travaillent tout au long de l’année dans 5 stations. La 57e expédition antarctique se dirige actuellement vers l’Antarctide à bord du navire-laboratoire «Académicien Fedorov». Son programme inclut plus de 60 projets scientifiques, - raconte Valeri Loukine qui dirige cette expédition lancée par l’Institut d’Arctique et d’Antarctique.

Le projet le plus intéressant est incontestablement le forage du puits profond dans la station de «Vostok». Cette année nous comptons atteindre enfin le lac d’eau douce Vostok situé sous la calotte de glace. Le puits s’arrête actuellement à 3720 m et il ne nous reste à forer que quelques dizaines de mètres de glace. Nous nous consacrerons dans les prochaines années à l’étude des eaux du lac et des sédiments qui tapissent le fond de cet objet naturel unique.

L’étude des changements climatiques dans l’Antarctique est un autre volet important du programme des scientifiques russes parce que ce sont précisément les régions polaires qui sont responsables de la formation du climat à l’échelle globale. C’est un véritable défi pour l’humanité tout entière. Nos géologues mènent également des travaux intéressant, poursuit Valeri Loukine.

«Il ne s’agit pas de prospection géologique qui est interdite par les accords internationaux mais de l’évaluation des réserves en ressources naturelles que pourrait receler l’Antarctique. C’est que les règles internationales actuelles peuvent changer face au déficit éventuel de certaines ressources fossiles. Il faut donc se tenir prêts en prévision de ces changements. A leur tour, les biologistes russes étudient les écosystèmes antarctiques très fragiles et facilement dégradables sous l’impact des facteurs anthropogènes. Il faut par conséquent les ménager dans toute la mesure du possible. Mais, d’un autre côté, soumis aux rigueurs du climat, les micro-organismes y ont acquis une très grande résistance et peuvent servir de matière première pour les produits pharmacologiques de nouvelle génération».

Conformément au traité conclu en 1959 à Washington, le sixième continent bénéficie d’un système unique de gouvernance internationale. 45 états signataires ont renoncé à toutes les revendications territoriales concernant dans l’Antarctique. Le traité est également devenu le premier acte juridique international qui a proclamé le sixième continent zone libre d’armes nucléaires et d’armes de toute nature. Le document a pour objectif principal d’assurer l’usage de l’Antarctique dans l’intérêt de l’humanité tout entière.

 

Se positionner grâce au GLONASS  

Les satellites du système de positionnement russe GLONASS sont désormais au complet. Ils sont 24 en tout et, de même que le GPS américain, le système est devenu global.

Bien que considéré comme incomplet jusqu’à jeudi dernier, le groupement GLONASS n’en fonctionnait pas moins bien depuis quelques années. 18 satellites suffisaient à couvrir  le territoire national en assurant pratiquement tous les besoins en radionavigation. «Maintenant le GLONASS couvre le monde entier si bien que la Russie est devenue souveraine en matière de radionavigation. L’importance de ce système est difficile à surestimer», explique Andreï Ionine, expert de «NIS-GLONASS», opérateur national de positionnement par satellite.

La Russie peut également mettre son système à la disposition des pays qui sont intéressés à réduire les risques associés à l’utilisation du seul système américain. Ce n'est un secret pour personne que les États-Unis peuvent le cas échant couper le signal GPS en tout point du monde. L’existence d’un deuxième système global réduit considérablement les risques politiques. Les états qui se considèrent comme parties prenantes de la politique internationale, peuvent signer un accord avec la Russie et devenir indépendants par rapport au réseau GPS américain. GLONASS est en voie de devenir pour la Russie un instrument politique voire géopolitique réel.

«Notre constellation de satellites était opérationnelle même quand elle n’était pas au complet mais il y avait des interruptions de faible durée dans la détermination de coordonnées puisque le récepteur doit «voir» quatre satellites simultanément». – précise Andreï Ionine.

Tous les points du globe n’étaient pas couverts par les satellites du réseau GLONASS et l’accès immédiat aux services de radionavigation n’était pas garanti à 100%. Or, maintenant le signal du GLONASS suffit à se positionner en n’importe quel point du monde.

Il est vrai cependant, précise l’expert, que seuls les militaires ont besoin de déterminer les coordonnées exclusivement par référence aux satellites russes. La Russie met à la disposition de l’Inde un signal militaire de haute précision qui permet de guider les drones ou les missiles. Le système mixte – GLONASS ou GPS – convient mieux pour le grand public d’autant plus qu’il permet d’accroître la précision de près de deux fois. Selon Andreï Ionine, le marché avait déjà réagi à cette tendance généralisée.

La plupart des fabricants des produits micro-électroniques avec la fonction de navigation ont soit annoncé qu’ils passaient aux récepteurs bivalents, soit sont en train de les commercialiser. Le nouveau modèle d’iPhone commercialisé à partie du 19 octobre possède également cette fonction.

Les récepteurs bivalents sont très pratiques dans les villes. En effet, il faut au moins 50 satellites pour garantir le continuité des services de navigation, le nombre que ni le réseau GPS ni GLONASS ne possèdent séparément. A partir de 2013, il est prévu d’équiper obligatoirement tous les véhicules à Moscou de récepteurs Era-GLONASS utilisant les puces bivalentes. En cas d’accident de la route, l’appareil transmettra immédiatement les cordonnées au contrôleur. Sa mise en service permettra de sauver tous les ans jusqu’à 3000 vies humaines. De plus, les autobus pourront transmettre au prochain arrêt le signal qu’ils arrivent. Les technologies satellitaires de la navigation par satellites rendront ainsi de grands services aux gens du commun.

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