Les députés à l'Assemblée nationale française, qui ont approuvé jeudi une proposition de loi réprimant la négation du génocide arménien, ont cédé à la pression de la diaspora arménienne, a estimé Elman Abdoullaïev, porte-parole de la diplomatie azerbaïdjanaise.
"Malheureusement, un groupe de députés s'est transformé en instrument entre les mains de la communauté arménienne en France", a déclaré le diplomate.
Selon lui, les parlementaires français, représentants d'un pays coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE pour le Haut-Karabakh et médiateur dans le règlement du conflit arméno-azerbaïdjanais, auraient dû laisser cette question aux historiens pour se pencher sur le génocide de Khodjaly, perpétré il y a 19 ans.
En février 1992, plus de 600 Azerbaïdjanais, dont femmes et enfants, avaient été tués dans le village de Khodjaly, au nord-est de Stepanakert, capitale de la république autoproclamée du Haut-Karabakh. Le conflit du Haut-Karabakh date de février 1988, lorsque cette région autonome principalement peuplée d'Arméniens a annoncé son intention de se séparer de l'Azerbaïdjan.
Voté jeudi par les députés français, le document prévoit une peine d'une année de prison et 45.000 € d'amende pour toute négation d'un génocide reconnu par la loi, la France reconnaissant deux génocides: la Shoah et celui des Arméniens.
Les massacres et déportations d'Arméniens entre 1915 et 1917 ont fait plus de 1,5 million de morts selon les Arméniens, 300.000 à 500.000 selon la Turquie, qui récuse la notion de génocide reconnue notamment par la France, le Canada et le Parlement européen.
Par ailleurs, Ankara n'entretient pas de relations diplomatiques avec Erevan et lie la normalisation des relations avec l'Arménie au règlement dans le Haut-Karabakh.
Génocide arménien: Bakou fustige le vote des députés français
21:26 22.12.2011 (Mis à jour: 16:05 05.10.2015)
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Les députés à l'Assemblée nationale française, qui ont approuvé une proposition de loi réprimant la négation du génocide arménien, ont cédé à la pression de la diaspora arménienne, a estimé Elman Abdoullaïev, porte-parole de la diplomatie azerbaïdjanaise.