Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a officiellement annoncé qu'Ankara rappelait pour consultations son ambassadeur en poste à Paris, en réponse à la décision de l'Assemblée nationale française de pénaliser la négation du génocide arménien.
"La Turquie condamne résolument la décision du parlement français qui risque d'entraîner des conséquences imprévisibles", a-t-il déclaré jeudi lors d'une conférence de presse conjointe avec le président ukrainien Viktor Ianoukovitch en visite officielle à Ankara.
"Nous ne resterons pas silencieux face à cette décision injuste", a indiqué le premier ministre, soulignant que la Turquie révisera progressivement ses relations avec la France.
Pour commencer, Ankara a décidé de rappeler son ambassadeur à Paris et de geler ses contacts politiques avec les autorités françaises, a précisé le chef du gouvernement turc.
Le document approuvé par les députés français prévoit une peine d'une année de prison et 45.000 euros d'amende pour toute négation du génocide arménien commis dans l'Empire ottoman. Les massacres et les déportations d'Arméniens perpétrés entre 1915 et 1917 ont fait plus de 1,5 million de morts.
Cette décision de l'Assemblée nationale "représente une plus grande injustice pour la France et son peuple que pour la Turquie", a estimé M. Erdogan. Selon lui, le vote des élus français est "fondé sur le racisme politique, la discrimination et la xénophobie".