L'Assemblée nationale française a approuvé jeudi la proposition de loi prévoyant des poursuites pénales pour la négation des génocides, dont celui des Arméniens, a annoncé le vice-président de l'Assemblée Louis Giscard d'Estaing.
Proposé par la députée UMP Valérie Boyer, le document prévoit une peine d'une année de prison et 45.000 € d'amende pour toute négation d'un génocide reconnu par la loi, la France reconnaissant deux génocides: la Shoah et celui des Arméniens.
Approuvé par l'Assemblée nationale, le texte va être maintenant soumis à l'examen du Sénat. D'après le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, le parlement pourra adopter définitivement la proposition de loi avant la fin de législature, qui se termine en juin 2012.
Bien que les initiateurs de cette proposition de loi aient assuré qu'elle n'était pas dirigée contre qui que ce soit, son adoption pourrait entraîner des sanctions économiques et diplomatiques turques.
Vendredi dernier, le chef du gouvernement turque, Recep Tayyip Erdogan, a mis en garde le président français Nicolas Sarkozy contre les conséquences extrêmement négatives qu'entraînerait l'adoption en France d'une loi réprimant la négation du génocide arménien.
Les massacres et déportations d'Arméniens entre 1915 et 1917 ont fait plus de 1,5 million de morts selon les Arméniens, 300.000 à 500.000 selon la Turquie, qui récuse la notion de génocide reconnue notamment par la France, le Canada et le Parlement européen.
Ankara n'entretient pas de relations diplomatiques avec Erevan depuis l'indépendance de l'Arménie en 199, en raison de divergences sur la question des massacres d'Arméniens survenus dans l'Empire ottoman entre 1915 et 1917.
