Medvedev au parlement: oui à la démocratie, non au chaos - SYNTHESE

Les manifestations, signe de la maturité de la démocratie russe

Adressant jeudi son message annuel au parlement, le président russe Dmitri Medvedev a évoqué les manifestations qui se sont tenues dans différentes villes de Russie afin de contester les résultats des législatives. Selon le chef de l'Etat, le fait que les citoyens expriment leur position et formulent des griefs aux autorités témoigne de la maturité de la démocratie russe.

S'opposer à toute ingérence extérieure

Après avoir rappelé que le droit des citoyens à exprimer leur opinion était garanti, le chef de l'Etat a toutefois mis en garde provocateurs et extrémistes contre toute tentative de manipuler les citoyens russes et de les entraîner dans une "aventure politique". Il a prévenu que les autorités russes n'admettraient pas d'ingérence extérieure dans les affaires de la Russie.

Une réforme politique et électorale s'impose

Estimant que le système politique russe a besoin d'une reforme globale, le chef de l'Etat a proposé de passer à l'élection directe des chefs des sujets de la Fédération (régions russes, ndlr) et de simplifier l'enregistrement des formations politiques.

Il a en outre jugé raisonnable de réduire le nombre de signatures requises permettant de participer à l'élection présidentielle à 300.000, et à 100.000 pour les candidats de partis non représentés au parlement, contre deux millions actuellement.

M.Medvedev a aussi proposé de modifier les règles de formation de la Commission électorale centrale et des commissions régionales afin d'élargir la représentation des différents partis politiques.

La Russie, la sixième puissance économique mondiale

Le président a indiqué qu'après avoir traversé une période de bouleversements économiques, le pays avait atteint le taux de développement d'avant-crise et était devenu la sixième puissance économique mondiale. L'économie russe croît à un rythme solide d'environ 4% par an, et son redressement économique est plus rapide que celui de la plupart des pays développés.

Les retraites et les salaires des travailleurs du secteur public augmentent plus vite que prévu avant la crise. Dans le même temps, le président a reconnu que la Russie comptait trop de pauvres, même si leur nombre était au plus bas depuis vingt ans. Autre embellie du côté de la démographie, la natalité à atteint son niveau le plus élevé depuis vingt ans.

Selon le chef de l'Etat, la crise a démontré que l'économie d'une partie des revenus pétroliers était une politique raisonnable. Ces fonds ont permis au gouvernement et à la Banque de Russie d'éviter une crise monétaire.