La désillusion de la zone euro

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La désillusion de la zone euro - Sputnik Afrique
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Optimistes par le passé sur la stabilité de la monnaie unique, les analystes et les investisseurs dessinent désormais des scénarios catastrophes.

En adoptant la monnaie unique les autorités européennes ont promis que celle-ci bénéficierait de la meilleure protection contre les faux billets. Toutefois il est impossible de se prémunir totalement contre les faux-monnayeurs qui affectionnent tout particulièrement des billets de 50 euros et les pièces de monnaie. Mais les faux-monnayeurs ne sont pas les seuls reponsables de la crise actuelle.

La crise qui a frappé le monde en 2008, a été provoquée par la crise américaine des surprimes. L'euro semblait alors un vrai havre de paix idéal pour les investisseurs qui cherchaient à éviter les problèmes tourmentant la plus grande économie mondiale. Mais dès le début de 2008, il est devenu évident que le mal américain était en train de se propager partout dans le monde. Avant que la crise ne batte son plein, l'euro a réussi en mars 2008 à atteindre la barre de 1,6 dollar. Ce record n'a jamais été battu depuis, car après, la crise est arrivée dans la zone euro.

 Quant aux investisseurs, ils préfèrent suivre le vieux proverbe: de deux maux il faut choisir le moindre. «Malgré tous ses défauts, la zone euro mérite une bonne note pour avoir su se tenir aussi longtemps», analyse le président du cabinet de conseil «FinExpertiza» Agvan Mikaélian. «Lorsqu'en 2008 la crise est arrivée en Europe, la majorité écrasante d'investisseurs privés a choisi de diversifier ses actifs en les convertissant en euros. Le sort du dollar semblait à l'époque très incertain, alors que la situation de l'euro, est en revanche très stable».

Elargissement contesté

La confiance suscitée par la monnaie unique européenne était d'autant plus grande que le secteur financier américain, rendu responsable de la crise, non seulement échappait à tout contrôle de la part des autorités, mais était même «encouragé» par celles-ci. La comparaison profitait à l'Union européenne qui semblait faire preuve d'une sagesse plus grande dans sa politique monétaire et celle des crédits. Par ailleurs, les restrictions financières à l'égard des nouveaux arrivants semblaient constituer un solide barrage contre toutes sortes de problèmes. Entre 2007 et 2009 la Slovénie, Chypre, Malte et Slovaquie sont venus rejoindre le club. Tous ces Etats étaient réputés satisfaire les critères nécessaires à la stabilité de la monnaie unique.

Des candidats très différents

Pourtant la Grande-Bretagne, le Danemark et la Suède refusent toujours d'adhérer à la zone euro malgré toutes les concessions qui leur ont été faits. Les raisons de ce refus ne sont pas toutes de caractère économique, affirment les experts. Tous les Etats ne sont pas contents du rôle joué par le tandem franco-allemand en matière financière, estime Agvan Mikaélian.

«Il y a un mais. Tout le monde se rend compte que l'avenir de l'euro réside dans la mise en place d'une politique financière commune où le rôle prépondérant sera probablement détenu par l'Allemagne», affirme-t-il. «C'est pourquoi les grands n'ont pas trop envie de céder une partie de leur souveraineté au profit de celle-ci, alors que les petits, ce qu'ils veulent, c'est de vivre mieux».

La crise n'a pas déçu ceux qui cherchaient la protection chez leurs voisins plus forts. L'euro a su accuser le coup, en premier lieu, grâce à l'Allemagne, et n'a pas laissé sombrer l'Espagne, l'Italie, l'Irlande... L'Europe réunie est sortie de la crise plus que jamais sûre du cap choisi. Mais peu de temps après nombreux seront ceux qui regretteront l'adhésion de la Grèce à la zone euro. Ce pays qui, au départ, ne satisfaisait pas aux conditions d'accès à la zone euro relatives à la dette et au déficit budgétaire, a réussi quand-même à se rattraper avant l'adoption de l'euro en 2002.

Il n'y a aucun doute que la crise systémique de 2010-2011 se poursuivra jusqu'en 2012. La prochaine fois on parlera des révoltes sociales, de la division qui déchire l'Europe depuis ces deux dernières années et du retour éventuel de la monnaie nationale.

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