Migrations sur fond de crise

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Assaillis par les problèmes de conjoncture économique, les pays européens commencent à être de moins en moins tolérants envers les immigrés en situation irrégulière. L'Union européenne et la Russie, qui fait face à un flux d'immigrés d'Asie Centrale, ont décidé de conjuguer leurs efforts pour lutter contre la migration illégale.

Deux marchands sénégalais qui se trouvaient à Florence n’apprendront pas que la Journée internationale des migrants est célébrée aujourd’hui: un représentant  d’un groupe d’ultra-droite les a fusillés.  Le président italien Giorgio Napolitano a traité cet acte  d’une «explosion violente de la haine». Hélas, elle n’est pas née tout d’un coup. Plus que tout autre pays, l’Italie souffre des «révolutions»  dans l’Afrique du Nord.  En 2011, près de 60.000 refugiés sont arrivés dans le pays.  L’île malencontreuse de Lampedouse est incapable de recevoir un tel flux de refugiés. Récemment, une vraie bataille avec du matériel militaire y a éclaté.

Le problème des immigrés comme celui de dette met en doute la solidité de l’Union Européenne. Un sondage fait  dans 23 pays a montré une attitude générale hostile  envers les immigrés. Les Allemands, les Espagnols, les Italiens sont les plus hostiles, les Polonais et les Suédois sont plus tolérants.

«Comment la crise se reflète-t-elle sur ce problème?» - cette question est posée au rédacteur de la revue La Russie  dans la politique globale Fiodor Loukianov.

«La crise économique influe sur les flots des migrations au sein de l’UE. Ceux qui étaient partis dans les pays plus riches en quête du travail reviennent.  La situation en Europe n’est pas du tout stable. Mais en Pologne, par exemple, aussi étonnant que cela puisse paraitre, l’économie va croissant.  Un million et demi de Polonais partis  à l’époque en France, en Grande-Bretagne, sont revenus. Les Turcs qui semblaient solidement incorporés dans le milieu allemand partent  aussi – chaque année, près de 10 mille personnes  sont rapatriées. Même des Français, Allemands, Anglais, appartenant à des milieux plus aisés fuient les problèmes en choisissant comme pays de résidence l’Australie, le Canada, les Etats-Unis. La fuite des Européens riches sur un fond de crise  est un phénomène nouveau, voire extravaguant. Mais la tolérance des Européens est mise à l’épreuve».

Des faits confirment les conclusions de l’expert. Le ministre français de l’Intérieur Claude Guéant lutte contre l’immigration: vers la fin de cette année, il a l’intention d’expulser 30.000 immigrés illégaux, en non pas 28.000, comme c'était prévu. Par ailleurs, la Caisse des Allocations familiales a décidé de ne plus payer les allocations aux immigrés en situation irrégulière. La tolérance envers les immigrés illégaux aux Pays-Bas est également mise à l’épreuve.

L’Europe respectable, que veut-elle, puisqu’elle  ne peut pas exister  sans la main d’œuvre bon marché?  

«L’immigration n’est plus un instrument du développement, comme c’était le cas autrefois, elle devient un frein», poursuit Fiodor Loukianov. La crise stimule les flots d’immigrés qui arrivent pour toucher une aide sociale. Ces immigrés-là en Europe ne sont que des consommateurs, ils veulent profiter  du système  social  des pays industrialisés mais ne produisent rien eux-mêmes.  Il est clair que l’on veuille  freiner l’afflux de ce type d’immigrés. La natalité – c’est une autre nuance. En 2011, en Union européenne, sur un million de  nouveau-nés, il y a 700.000 d’enfants d’immigrés. L’Europe blanche peut changer de couleur un jour – devenir jaune ou noire».

La Russie et de l'UE conjuguent leurs efforts

Ce n’est pas pour demain. Les immigrés ne constituent que 5% – 10% de la population européenne. Mais le flux des  travailleurs de l’Asie Centrale en Russie, ayant commencé pendant la crise économique globale,  connait une hausse géométrique.  La Russie et l’UE  échangent leurs expériences. Un de ces jours,  une rencontre  consacrée au problème d’immigration, a eu lieu à Moscou. Elle était dédiée au 60-ème anniversaire de la convention sur le statut de refugié.  Il était déclaré  qu’en Russie, comme en Europe, les pièces d’identité des immigrés devaient contenir des donnés biométriques.  Pour les travailleurs étrangers, la maitrise de la langue russe  est obligatoire désormais. «Nous devons comprendre les uns les autres» - a  dit le chef du Service fédéral des migrations Oleg Romodanovski en commentaire de cette rencontre.

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