Le théatre rom souffle ses 80 bougies

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Le théatre Rom a été fondé en Russie en décembre 1931. Ses acteurs continuent à enchanter le public avec leurs spectacles dans la tradition gitane, pleins d'exhubérence, de vie, de liberté.

C’est l’unique théâtre rom professionnel au monde. Ses prestations sont une véritable fête pour le public russe et international. Il a soufflé ses 80 bougies le 16 décembre.

Le 16 décembre 1931 les élèves du studio «Indo Rom» ont présenté à Moscou leur premier spectacle. La comédie musicale «La vie sur les roues» a marqué le début de l’histoire de ce théâtre fondé à l’initiative et avec la participation directe de grandes personnalités de la culture russe, comme le ministre de l’éducation nationale de l’époque Anatoli Lounatcharski et l’éminent acteur, Mikhaïl Yanchine qui a pris la direction du théâtre en 1937. Ce n'est pas étonnant puisque la société russe a admiré et admire toujours les traditions artistiques du peuple rom en assimilant sa culture à l’idéal de liberté si cher aux russes. Les gitans russes eux-mêmes ont mille liens qui les rattachent à leur peuple d'adoption et à sa culture. 

«Quand ils y a 500 ans les gitans sont arrivés en Russie, ils ont entendu la belle et langoureuse chanson russe «large est la steppe» et ont été fascinés. Je pense qu’il y dans le chant des gitans des éléments et des intonations du chant populaire russe. Le chant n’existait pas dans notre culture quand nous sommes venus nous installer en Russie et c’est ici que nous nous sommes mis à chanter», affirme Nikolaï Slitchenko, metteur en scène et directeur du théâtre.

Pour confirmer ses paroles, rappellon ce qu'a écrit Léon Tolstoï: «Chaque Russe est sensible au chant des gitans parce qu’il plonge ses racines dans les traditions populaires».

Le théâtre Rom a monté de nombreux spectacles inspirés des œuvres de Tolstoï, du poème «Les Gitans» de Pouchkine, de la nouvelle de Gorki «Makar Tchoudra», des pièces de Garcia Lorca «les noces de sang» et «La belle cordonnière» de Mérimée et de Tagore. Le répertoire du théâtre contient actuellement 14 spectacles et le plus difficile consiste selon Nikolaï Slitchenko à préserver les traditions gitanes inédites tout en marchant avec son temps.

Entre tradition et modernité

« C’est une tâche difficile parce qu’il s’agit d’un théâtre national avec sa spécificité, son tempérament et son intonation et il faut que tout cela rejoigne une dramaturgie moderne et intéressante. Mais le plus important c’est de pourvoir rendre la vérité de la vie qu’il s’agisse du passé ou du présent», souligne le metteur en scène.

Nikolaï Slitchenko a rejoint le théâtre à l’âge de 16 ans, et comme la majorité des acteurs de sa troupe, il a gravi petit à petit tous les échelons. Il est si populaire en Russie qu’on l’appelle souvent «le gitan national» et les femmes tombent littéralement dans l’extase quand il chante «les yeux noirs».

D’ailleurs, non seulement les spectateurs mais aussi les professionnels les plus exigeants apprécient hautement Nikolaï Slitchenko et sa troupe.

« Le théâtre Rom a un répertoire très varié qui comprend des comédies et des spectacles dramatiques mais pour moi c’est avant tout une sensation de fête et d’exubérance de la vie qui est présente à chacun des spectacles. C’est quelque chose de vraiment précieux et je souhaite que cet esprit particulier, l’esprit de liberté soit préservé à l’avenir également », commente le critique de théâtre Boris Poïyourovski. 

Le spectacle « Nous autres gitans » est depuis 30 ans le véritable label de ce théâtre. Il a été repris plus de 1500 fois et seuls les gitans ont le don «d’embraser» comme ils font dans ce spectacle.

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